A l'heure de la traditionnelle photo de circonstance, Hamid Oussedik ne cache pas son bonheur. Entouré des siens, trophée entre les mains, il pose pour le photographe de l'Unesco. Cette journée du 5 décembre, l'ancien président du Conseil national des sports la vit avec le sentiment de la double satisfaction. A 16h30, il reçoit dans le salon privé de la Directrice générale de l'Unesco le prix des «Distinctions mondiales de l'humanisme sportif». Aux alentours de 19h00, il découvre «avec beaucoup de sérénité» le nom des adversaires des Verts. «C'est jouable», dit-il en guise de pronostic. Créées en 1998 à l'initiative de l'Organisation internationale pour l'éducation, les sciences et la culture, les Distinctions mondiales de l'humanisme sportif récompensent périodiquement des personnalités de tous bords engagées au service des nobles idéaux du sport. Hamid Oussedik s'est adjugé une distinction dans la dimension «Panache», celle-là même que sa compatriote Hassiba Boulmerka, la championne du monde et olympique du 1500 m, avait glanée en 1998. «Cette récompense couronne votre action au crédit du sport international», a reconnu le Directeur général adjoint de l'Unesco chargé de l'Afrique, le Sénégalais Tidjani Serpos, en lui remettant la distinction. L'Algérie, une terre de sport L'Algérien a été plébiscité par un jury international présidé par Albert Begards, président de l'Association française pour un sport sans violence et pour le fair-play. Le palmarès 2009 comprend également l'ancien président du Comité olympique français, Henri Serandour, décédé début novembre (dimension «Fraternité»), l'ancien président malien Alpha Oumar-Konaré (dimension «Totem»), l'ex-championne du monde et olympique du 400 m, l'Australienne Catherine Freeman, figure emblématique du peuple aborigène, et de l'ancien ministre brésilien de la Culture, Gilberto Gil. Le lauréat algérien recueille les fruits du travail déployé en sa qualité de chef de la section «Education préventive et sport» à l'Unesco. A ce titre, il a joué le rôle d'initiateur dans la préparation de la Convention internationale de lutte contre le dopage dans le sport. A la place de Fontenoy, siège parisien de l'organisation, on lui doit «l'organisation remarquable» des conférences mondiales de l'éducation physique et du sport «MINEPS III» et «MINEPS IV» et la mise en place de projets féconds comme «Toghether in the world», «Les rencontres de la fraternité», «Banlieues du monde, la jeunesse en action». Autant d'actions qui font dire au jury que Hamid Oussedik a «assuré un véritable renouveau» du programme Education physique et Sport de l'Unesco. Juriste de formation, le récipiendaire algérien évolue, depuis une quarantaine d'années, dans les secteurs du sport et de la jeunesse. Ex-secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, il a présidé aux destinées du Conseil national des sports et occupé le poste de vice-président du Comité olympique algérien. Pas plus tard que l'an dernier, il était chargé d'animer la Commission des observateurs indépendants chargée de veiller au renouvellement des instances sportives nationales. A défaut de mener une action à la hauteur de leurs ambitions, Oussedik et certains membres de la Commission ont prolongé autrement leur travail. Début octobre, ils plaidaient pour une réflexion de fond sur l'état du sport algérien, prélude à des Assises nationales salutaires. «L'Algérie est une terre de sport, rappelle le lauréat du prix de l'Unesco. Elle l'a prouvé de par le passé, elle vient de l'attester à travers la mémorable qualification des Verts en Afrique du sud. Le talent existe dans toutes les disciplines. Il suffit de lui assurer les moyens matériels et humains pour qu'il s'épanouisse et cultive la performance de la vallée du Nil au quotidien.»