La disponibilité des moyens de transport de voyageurs dans la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas synonyme d'une bonne gestion de ce créneau. Les dysfonctionnements sont tels que, pour les localités les plus reculées, le problème se pose avec plus d'acuité en cette période hivernale avec ses journées courtes. C'est le cas pour la destination Boghni - Tizi Ouzou et inversement. En effet, c'est un véritable cauchemar que vivent les voyageurs sur cette destination. Si auparavant le manque de transport ne se faisait sentir qu'en début ou en fin de semaine, il faut dire que ces derniers temps la situation est devenue insupportable en raison du déficit accru de transport. Pour les travailleurs, cela relève de l'impossible d'espérer arriver à l'heure le premier jour de la semaine. Il faut se lever aux environs de 5h. En dépit du nombre important de bus et de taxis collectifs, les voyageurs se bousculent aux arrêts. Pour les étudiants, il est préférable de rentrer le samedi. D'ailleurs, c'est ce que font la plupart d'entre eux pour éviter de poireauter au niveau des arrêts ou de rater leurs cours. Au retour, le malheur est presque le même si ce n'est pas pire. En effet, un monde fou se rassemble au niveau de l'arrêt des bus, compartiment de Boghni, et un autre monde est du côté de la station de taxis. Parfois, il arrive même qu'à compter de 14h, le transport se fasse vraiment désirer. Et c'est à ce moment-là que des transporteurs desservant d'autres lignes, comme Tirmitine ou Mâatkas, voire même l'intra-urbain, commencent à lorgner les voyageurs livrés à eux-mêmes et contraints de rentrer chez eux. On n'a pas le choix que de négocier le prix. Les voyageurs sont invités à monter dans le fourgon. Ils suivent avec précipitation et n'ont pas le temps de s'informer sur le prix de la place. Une fois à l'intérieur, le transporteur fixe son prix. «Comme je ne suis pas de Boghni, ce qui signifie qu'au retour je n'aurai pas de voyageurs à charger, alors, au lieu de 60 DA, il faut me verser 100 DA», leur explique-t-on. C'est du moins ce que nous ont indiqué des personnes qui habitent cette région. Il arrive même qu'on exige d'eux un prix de 120 à 150 DA, selon les situations. Pourtant, la flotte est importante, mais le problème se corse davantage pour cette région qui compte plus de 70 000 habitants. Le soir venu, il est très difficile de se rendre à Boghni. Ses route sont redoutées et connues pour l'insécurité ambiante qui y règne à certaines endroits sinistrement célèbres.