Interrogations n Pourquoi les usagers des bus voyagent mal ? Les transporteurs ont-ils suffisamment de véhicules pour satisfaire la demande ? Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire pour améliorer les conditions de voyage des Algériens ? «Il ne faut surtout pas croire que le problème réside au niveau du nombre de bus», répond tout de go le membre du bureau exécutif de l'Unat. «C'est plutôt l'organisation et la concertation qui font défaut dans le secteur. Trouvez-vous normal le fait que le ministère des Transports ne prenne pas notre avis avant de prendre une décision qui nous concerne directement ? Pourtant, nous avons toujours affiché notre disponibilité à dialoguer avec les pouvoirs publics», poursuit-il, rappelant que son organisation a toujours appelé à l'application du décret exécutif 261/03 relatif au Conseil national du transport terrestre, «ce qui est à même d'éviter bien des problèmes grâce à la concertation». A en croire M. Labdouni, il y a suffisamment de bus pour satisfaire la demande. Seulement voilà, «la désorganisation constatée sur le terrain fait que les voyageurs se plaignent d'un manque de moyens de transport». A titre d'exemple, la ligne Alger - Tizi Ouzou est desservie par 4 bus toutes les quinze minutes, soit une offre de 300 places. Dans la semaine, beaucoup de bus partent de la gare routière du Caroubier ou de celle de Tizi Ouzou «à moitié vides». Les week-ends en revanche, les usagers sont nombreux à se rabattre sur les taxis étant donné que les bus sont pris d'assaut. Le comble dans cette histoire est que les transporteurs n'ont pas le droit de «charger» s'ils arrivent en retard à la gare routière du Caroubier, ce qui est souvent le cas en raison des embouteillages qui se forment au quotidien sur l'autoroute reliant Alger à Tizi Ouzou. En fin de compte, ni les voyageurs ni les transporteurs ne sont satisfaits. Autre exemple : dans la wilaya d'Alger, il y aurait quelque 3 500 transporteurs, ce qui n'est pas rien, il faut bien le souligner. N'empêche, les Algérois éprouvent toutes les peines du monde à monter dans un bus à certaines heures de la journée tellement la demande dépasse l'offre. Passées 19 heures, trouver un bus relève carrément de l'impossible. «La plupart des déplacements se font entre 7 heures et 18 heures, on est là pour satisfaire une demande, on ne peut travailler à perte en assurant des navettes au-delà de 18 heures», se justifient les transporteurs. «Et la notion de service public dans tout cela ?», s'interrogent, de leur côté, les usagers. Pour le responsable de l'Unat, seules l'application de la loi et l'intervention des pouvoirs publics pour mettre fin à l'anarchie qui caractérise le créneau du transport routier de voyageurs, sont à même de remédier à la situation.