A l'instar de nombreux autres pays de la planète, l'Algérie célébrera, aujourd'hui, la Journée internationale de la montagne. C'est la direction générale des forêts, relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, qui organisera les festivités officielles, prévues cette fois-ci à Jijel. Le choix de cette wilaya n'est pas fortuit puisqu'elle compte parmi les entités géographiques où l'on recense un très grand nombre de citoyens vivant dans des villages et hameaux de montagne. Cette année, l'ONU, qui a institué cette journée en 2003, a privilégié le thème de «gestion des risques de catastrophe en montagne» et ce, afin d'impliquer davantage les pouvoirs publics et les populations montagnardes dans la préservation et le développement de ces espaces naturels. L'objectif final est de consolider l'action des communautés en instaurant ce que les Nations unies appelent le «partenariat de la montagne». En Algérie, et malgré leur sous-équipement, les régions montagneuses continuent d'abriter une activité économique appréciable, procurant à des communautés entières de substantiels revenus. Dans les massifs du nord du pays, sur toute l'étendue de l'Atlas, l'agriculture de montagne fait vivre des milliers de familles. L'arboriculture fruitière y est assez développée, de même que la céréaliculture, les petits élevages et l'élevage extensif de bovins et de caprins. Outre l'exploitation du liège des immenses subéraies qui couvrent plusieurs massifs de Skikda, Jijel et la Kabylie, il est aussi constaté une remarquable activité artisanale qui tend, malheureusement, à péricliter ces dernières années. Vannerie, tapisserie, tissage, maroquinerie, orfèvrerie, les activités ne manquent pas qui pourraient faire vivre décemment, dans de nombreuses régions, des populations des montagne qui aspirent à de meilleures conditions de vie. Le rôle de l'Etat est primordial dans la sécurisation des populations des montagnes et leur promotion socioéconomique et culturelle. Les différents programmes initiés dans ce sens depuis les débuts de l'Indépendance ont permis, malgré tous les aléas conjoncturels, de stabiliser des centaines de milliers de citoyens et de freiner l'exode rural. Mieux, des opérations ciblées, mobilisant d'énormes budgets sont en cours pour encourager le retour des populations rurales déplacées vers leurs régions d'origine. L'opération est difficile et complexe, mais des résultats tangibles sont observés là où l'effort a été soutenu. Autre nouveauté qui redonne espoir aux populations des zones montagneuses, la reprise graduelle de l'activité touristique. Des opérateurs nationaux, à la faveur de la paix et de la sécurité, ont entrepris de faire revivre le tourisme de montagne avec ses facettes. Trekkings avec camping, bivouac et hébergement chez l'habitant, courses de fond et super-marathons internationaux, compétitions de VTT, de parapente et de para-moteur, randonnées pédestres ou en 4x4, les idées ne manquent pas pour faire vivre à nouveau les montagnes, au grand bénéfice de leurs habitants.