Des clubs de la division 1, au nombre de six, menacent de ne pas prendre part à la Coupe d'Algérie si la FAF persiste à leur imposer le sponsor de cette compétition, à savoir Nedjma, alors qu'ils disposent d'un sponsor à l'année, en l'occurrence le concurrent direct de Nedjma en matière de téléphonie mobile, Djezzy. Le problème est loin d'être réglé. Il va falloir attendre le retour au pays du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, en mission actuellement à l'étranger, pour qu'une issue soit trouvée à ce qui s'apparente à une impasse. En tant que propriétaire des droits de la Coupe d'Algérie, la FAF est parfaitement dans… ses droits de vendre l'image de marque de cette compétition à un sponsor étant entendu que les acteurs, à savoir les clubs, soient associés au partage des bénéfices que génère cette opération. Nous ne croyons pas qu'elle ait failli sur ce point puisque cela fait déjà quelques mois que la FAF a fait connaître le montant qui reviendra à chaque club en fonction du stade de la compétition pour lequel il est qualifié. C'est ainsi qu'il suffira à un club de disputer un 32e de finale pour recevoir 200 000 DA (20 millions de centimes). Cette somme augmente par palier jusqu'à atteindre les 2 400 000 DA pour une participation à une demi-finale. Et si le club joue la finale, il sera récompensé par la FAF et le MJS selon un barème qui reste à déterminer. Il se pourrait, cependant, que chaque finaliste obtienne le somme de 10 millions de dinars. C'est la première fois dans l'histoire du football algérien qu'une telle pratique est appliquée. Avant, on disputait la Coupe d'Algérie sans toucher le moindre centime même en cas de victoire finale. D'autre part, les clubs sponsorisés par Djezzy indiquent que ce dernier offre un bus au vainqueur de la Coupe d'Algérie. C'est ce que fait Nedjma et les dirigeants du CR Belouizdad, le tenant du trophée, peuvent en attester, eux qui ont reçu les clés d'un bus de la part de cet opérateur de téléphonie mobile. Il semblerait que la FAF veuille imposer une nouvelle vision en matière de marketing. Le contrat qu'elle a signé avec Nedjma tant pour le sponsoring du championnat de la D1 que pour celui de la Coupe d'Algérie n'a rien d'exceptionnel. Cela se fait un peu partout dans le monde et raison est donnée à chaque fois à la fédération. En France, par exemple, les clubs jouent en coupe nationale avec des maillots floqués du nom du sponsor de la compétition et sont obligés de laisser de côté celui de leur partenaire en championnat. Le FC Nantes, champion de France en titre, il y a quelques saisons de cela, était sponsorisé par la chaîne de radio Europe 1. En Coupe de France, il avait été obligé de porter un maillot portant le nom du principal concurrent de cette chaîne, RTL. Même pour les partenaires historiques, comme Sonelgaz avec l'USM Alger, ne devraient pas trouver matière à discuter à partir du moment où le sigle de cette entreprise est toujours apparent sur la tenue des Rouge et Noir. Les clubs devraient faire connaître à l'opinion publique les montants exacts des sommes consenties par Djezzy pour chaque palier de la Coupe d'Algérie de manière à les comparer avec ce que donne Nedjma. Si réellement ils sont supérieurs, ces clubs iront se défendre auprès de la FAF en position de force. Dans le cas contraire, le mieux qu'ils auraient à faire est de rejoindre le gros de la troupe des clubs qualifiés aux 32e de finale de la Coupe d'Algérie.