Doubles et grandes retrouvailles à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou qui a abrité durant les deux journées de mercredi et de jeudi derniers deux gala animés par des deux artistes de renom, Nouara et Medjahed Hamid. Ces deux grandes figures retrouvés par un public nombreux qui s'est délecté de véritables acewiq magistralement exécutés. Le public assoiffé de bonne musique a été replongé dans une certaine nostalgie qui est indescriptible. La diva de la chanson kabyle, aujourd'hui âgée de près de 64 ans, n'a pas perdu de son éclat sur la scène de maison de la culture. De sa voix et des ses mélodies, elle a bercé plusieurs générations, celles-là mêmes qui étaient réjouies de l'entendre une nouvelle fois après de longues années d'absence. Il faut dire que cette artiste de renom, qui a connu ses débuts en 1965, a chanté durant de longues années différents thèmes et sujets de la vie avec une prédilection marquée pour la promotion des droits de la femme et de la culture berbère. Nouara : une femme, une voix Nouara est originaire d'Azazga, elle est issue de la famille des At Aâmer Uzeggan, son grand père est arrivé tôt dans la capitale, il en est mort en 1916. A sa mort, il a laissé sa grand-mère enceinte de son père. Cette dernière était dans l'obligation de renter au bercail après la mort de son mari. C'est à At Djenad qu'elle met au monde son père. C'est en 1938 que ce dernier accompagné de sa jeune épouse, part sur Alger, à La Casbah. La jeune Nouara, durant les années 1950, lorsqu'elle n'avait que cinq années, adorait écouter la chanson kabyle diffusée lors des émissions radiophonique en particulier les icewwiqen. Ces mêmes icewwiqen, elle les chantait pour bercer ses frères et sœurs. Ses débuts dans la radio remontent à 1963, quand elle a accompagné ses frères à l'émission enfantin. C'est là qu'elle a lu le courrier à la demande de Belhanafi. Par la suite, c'est Mohammed Aimen qui lui propose de jouer un rôle dans une pièce radiophonique pour faire la réplique à des grands hommes et femmes de théâtre acteurs chevronnés à l'exemple de Mohammed Hilmi, Saïd Hilmi, Arezki Nabti , Djamila et autres. D'autres voies se sont ouvertes pour la jeune artiste qui a, par la suite, participé à nombre d'émissions. Citons entre autres, l'émission «Iferrahen» de Kamal Hamadi, «leqlam d Adjdid» de Belhanafi…Mais la plus connue est «nubba lexalat», animée par Lla Yamina et Lla Zina qui a été remplacée par la suite par Djamila. Après Djamila, Nouara a animé cette émission durant 18 ans. Ses débuts dans la chanson ont été avec Cherif Kheddam qui lui a écrit sa première chanson Ayen ur tezid en 1965. Madjid Baali lui compose des chansons dont A yemma aâzizen ayemma. Mezian Rachid et Ben Mohamed lui ont composé plusieurs titres dont Djerder, Sigh Lesbah, Nnigh ak sebah lexir… Et Medjahed Hamid et Hassen Abassi lui ont eux aussi composé plusieurs musiques. Elle a chanté également avec le rebelle Mattoub Lounès dans un double album édité en 1992. Nouara a aussi animé un grand nombre de galas à titre bénévole, elle a dû arrêté dans les années 1980. Cette femme qui a remonté sur scène après une longue éclipse a bravé maintes adversités et résisté à bien des infortunes durant sa jeunesse. De sa voix suave, elle a bercé des générations entières d'auditeurs toujours avec la capacité inouïe de leur procurer du ravissement .