Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, a tenu un discours anticolonial à l'ouverture des travaux préparatifs du 9e congrès qui se tiendra au cours du premier semestre de l'année prochaine. Le premier responsable du parti a souligné qu'il avait souhaitait que cette réunion soit organisée le 1er Novembre passé à l'occasion de la célébration du 55e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Un vœu qui ne s'est pas exhaucé en raison du retard qu'ont accusé certaines sous-commissions dans la préparation de leurs rapports. Abdelaziz Belkhadem a saisi cette occasion pour réitérer sa demande à la France de présenter ses excuses au peuple algérien et exige l'indemnisation de toutes les horreurs et crimes de guerre commis durant sa présence en Algérie. Il a souligné que ce passé récent reste la seule tache noire dans les relations bilatérales entre l'Algérie et la France et le fait qu'on tente d'éluder certains aspects importants ne peut pas aider les deux pays à faire une bonne avancée en la matière. «Le système colonial est le seul objet de conflit et de discorde qui existe actuellement entre l'Algérie et la France», a-t-il souligné. «La France doit présenter des excuses et indemniser ce peuple qui a eu le mérite de combattre jusqu'à la victoire. Un combat qu'il a mené malgré toutes les difficultés, grâce à sa grande volonté et surtout aux énormes sacrifices qu'il a consentis durant plusieurs années. L'indépendance a été arrachée grâce aux grands cadres de la Révolution qui ont réussi une planification très fiable», a-t-il souligné. Le secrétaire général du FLN a, encore une fois, répondu à ceux qui tentent par tous les moyens de glorifier la présence coloniale en mettant en relief le vrai visage dévastateur de cette présence, qui a causé beaucoup de tort au peuple algérien. «Il y a certaines parties qui ont la mémoire courte, qui tentent de défendre la présence coloniale, de la crédibiliser et de la glorifier, en lui donnant des qualités dont elle n'a jamais fait preuve. Mais cet occupant colonialiste a tamisé l'identité de tout un peuple et l'a privé de ses droits les plus élémentaires, c'est ça le vrai visage de la colonisation» a-t-il précisé. Abdelaziz Belkhadem a évoqué l'appel du 1er novembre qui, dira-t-il, est «l'un des plus importants principes et moyens de la Révolution durant le siècle passé. Cet appel a tracé les objectifs et les idéaux de liberté, d'indépendance et les règles fondamentales de l'Etat», a-t-il encore souligné. Un congrès pas comme les autres Evoquant la réunion de préparation du neuvième congrès du parti, le secrétaire général du FLN estime que le 9e congrès du vieux parti est loin d'être ordinaire. «C'est un congrès qui intervient après une phase très spécifique marquée par la réunification et le rassemblement des rangs du parti, des opérations ayant nécessité un grand sens de la responsabilité», a-t-il précisé. Il expliquera la nécessité de tenir ce congrès dans les délais prévus par la vitesse extrême que prennent les événements ainsi que les changements et les développements importants qu'ils suscitent. Pour lui, le FLN reste la plus grande force politique. «C'est un parti pas comme les autres. Il est né dans des circonstances particulières et il est aujourd'hui un grand parti qui recèle plein de richesses internes et de cadres compétents» a-t-il souligné. «C'est un parti qui n'a pas été constitué grâce à l'agrément du ministère de l'Intérieur, c'est ce qui fait sa particularité», a-t-il encore ajouté. Cette réunion des cadres du parti du FLN va se tenir durant quatre jours. Elle sera marquée par la présentation, le premier jour, des rapports des sept sous-commissions internes sur plusieurs questions ayant trait au neuvième congrès. Il s'agit notamment de la commission sur le statut, le programme politique du parti, ses référents, les critères de l'éligibilité et la présentation au congrès, le programme général du parti, les institutions publiques, et enfin le règlements intérieurs du congrès. Ces mêmes rapports seront transmis à l'instance exécutive du parti pour débattre et examiner leur contenu. La présentation de ces conclusions aux membres du conseil national du parti est prévue aujourd'hui pour son adoption. M. Belayat a affirmé, à l'issue de la première rencontre, que le FLN compte demander au président de la République d'être le président du parti. «Compte tenu de son parcours politique et son appartenance au parti, compte tenu du fait qu'il est le chef de l'Etat et donc président de tous les Algériens et qu'il est aussi le président d'honneur du parti, nous allons lui demander d'être à la tête du parti de façon officielle», a-t-il expliqué. Il a indiqué que la proposition de revoir les instances du parti avec le retour aux anciennes appellations sera examinée lors du prochain congrès. «Cela prévoit une révision à la baisse des membres de chaque instance mais nous n'avons aucune difficulté à gérer les répercussions de cette situation à laquelle nous allons faire face», a-t-il précisé.