L'accord politique du Parti des travailleurs (PT) avec le Rassemblement national démocratique (RND), en prévision du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, a suscité des réactions «féroces» de la part de «certains cadres» du FLN. «Une tempête étrange et sans précédent s'est abattue sur le PT depuis l'annonce officielle de notre soutien au RND lors des prochaines sénatoriales. Depuis, certains cadres du FLN ne cessent de nous attaquer gratuitement et de travestir certaines informations à travers les médias», a déclaré hier Louiza Hanoune, porte-parole du PT, lors d'une rencontre des élus du parti des wilayas du Centre. Hanoune a souligné que cet accord «revêt une dimension importante et est à la hauteur des enjeux». Elle a ajouté que cet accord «conjoncturel» reflète «l'indépendance» de la décision du PT, soulignant que «rien n'interdit à sa formation politique de conclure des accords politiques avec des partis nationaux qu'ils soient au sein du pouvoir ou en dehors». Louiza Hanoune est revenue notamment sur les «propos hostiles» et «graves» de Si Affif, président de la commission des relations extérieures de l'APN, et un député du FLN, à son encontre et à l'encontre de sa formation. «Nous sommes libres de soutenir n'importe quelle formation politique. Nous n'avons de comptes à rendre à personnes», a-t-elle répondu au député du FLN. Pour Louiza Hanoune, cette «tempête sans précédent» n'est pas provoquée par la direction de l'ex-parti unique mais certains de ses cadres. Elle a tenu, par ailleurs, à démentir catégoriquement les propos de Si Affif qui l'accuse «d'avoir changé de position et de vouloir se faire une place au gouvernement». Elle lui a répondu que «si je voulais intégrer le gouvernement, je l'aurais fait en l'an 2000, mais moi je ne m'associe pas à un gouvernement des privatiseurs». Elle ne s'est pas arrêtée là. Elle a ajouté que «Si Affif n'a pas compris encore que l'ère du parti unique est révolue». Elle s'est même demandée, d'une manière ironique, «s'il va sortir ses chiens dobermans pour empêcher les militants du PT de voter pour le RND et de les forcer à voter pour le FLN». La porte-parole du PT a rappelé qu'en 2005 lorsque son parti a préféré soutenir le FLN «personne ne s'est opposé». Elle n'a pas manqué toutefois de qualifier ces agissements de «méprisables et irresponsables». Revenant sur sa dernière rencontre avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, Hanoune a affirmé qu'ils (elle et Belkhadem) «ont abordé plusieurs questions d'actualité nationale et internationale mais celle des sénatoriales a été à peine évoquée». Signalons que dans les deux wilayas d'Alger et d'Oran, le PT va voter pour les candidats du FLN. Expliquant cette situation, Louiza Hanoune a indiqué que ces deux députés du FLN, à savoir le P/APW et un ex-ministre issu de la wilaya d'Oran, ont sollicité le parti d'une manière individuelle sans passer par la direction du parti du FLN. «Nous avons donné notre accord et nos militants d'Alger et d'Oran vont voter pour le FLN.» Elle a, par ailleurs, salué la position du MSP, d'El Islah et d'Ennahda et de ne pas avoir participé à la provocation de cette tempête. D'un autre côté, elle a suggéré au FFS, au RCD et au MAK de «nettoyer devant leurs portes que de se mêler des affaires des autres».