Le calvaire des habitants du bidonville «le piton», sis à la sortie sud de la ville d'Akbou, risque de durer encore longtemps, tant que cette «maudite» carrière d'agrégat, se trouvant sur le versant opposé à celui où se trouve ce bidonville, continuera à faire exploser les mines. Les habitants vivent dans la hantise de voir s'écrouler sur leurs têtes leurs taudis, faits d'objets hétéroclites. «A chaque explosion ma maison tremble comme lors d'un séisme. Nous avons demandé à ce que les charges explosives soient diminuées, mais hélas on ne nous a pas entendus», dira un père de famille habitant le bidonville. Ces damnés de la terre n'en sont pas au bout de leur souffrance, en ce sens qu'à chaque explosion, des blocs de pierres déboulent des hauteurs du piton, pour s'écraser en bas. Si pour le moment aucune victime n'est à déplorer, cela ne voudrait pas dire que cela n'arrivera pas. Ce qui n'est pas souhaitable. Par ailleurs, un autre bidonville, appelé «la cité du stade», vit dans la hantise, lui aussi, non pas des explosions des mines, mais plutôt des inondations. En effet, à chaque pluie torrentielle, ce lieu se retrouve submergé par les eaux en furie. Etant érigé dans les années soixante, ce bidonville aux constructions fragiles et précaires constitue un véritable casse-tête pour les autorités locales. A maintes fois, elles ont essayé de l'éradiquer, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, ses habitants ont refusé catégoriquement, nonobstant le fait que des logements leur ont été construits juste à quelques mètres de leurs masures. Le bras de fer entre les antagonistes a fini par le relogement de plusieurs familles, alors que les plus récalcitrantes ont préféré demeurer dans leur habitation de fortune. Ces familles demandent en réalité à ce que les autorités leur vendent ces lieux, car, estiment-ils, un lopin de terre vaut mieux qu'un logement social exigu, où il n'y a aucune possibilité d'extension. Pour le moment, les collectivités locales «ne veulent pas entendre parler de vente, mais d'éradication de ce bidonville».