De nouvelles molécules testées sur des souris ont permis de réduire la croissance des tumeurs broncho-pulmonaires. Ces résultats paraissent encourageants pour lutter contre le cancer du poumon, selon une étude sur l'animal, publiée dans la revue scientifique britannique Nature. Les nouvelles molécules, des inhibiteurs d'enzymes intracellulaires compromises dans la reproduction des cellules, ont permis de diminuer l'aggravation des tumeurs broncho-pulmonaires chez des souris. Les chercheurs ont réalisé leurs tests sur des tumeurs désignées sous le terme de cancers «non à petites cellules» (carcinomes à grandes cellules, adénocarcinomes et carcinomes épidermoïdes) qui représentent 70 à 80% de l'ensemble des cancers bronchiques. Par opposition, la forme moins fréquente (20 à 25% des cas) des cancers bronchiques est dite «à petites cellules». Parmi les cancers du poumon les plus fréquents, certains sont porteurs de mutations qui entraînent l'activation permanente d'une protéine particulière, le facteur de croissance épidermique (epidermal growth factor receptor ou EGFR). Les médicaments qui bloquent le récepteur de l'EGFR sont utiles, mais des changements génétiques peuvent apparaître dans la tumeur et une résistance au traitement se développer. Le nouveau type d'inhibiteurs du facteur de croissance EGFR identifié par Pasi Janne et ses collègues s'attaque à de telles mutations. Ces molécules, qui semblent prometteuses, bloquent sélectivement le récepteur, que la mutation soit d'emblée présente ou qu'elle apparaisse secondairement. Les chercheurs prévoient que ces molécules seront cliniquement plus efficaces et mieux tolérées que les inhibiteurs actuels, comme l'Iressa et le Tarceva. L'Iressa (nom du principe actif : géfitinib) d'AstraZeneca et le Tarceva (erlotinib) de Roche sont des inhibiteurs d'enzymes du récepteur du facteur de croissance EGFR.