La polémique autour de la libération du vaccin contre la grippe A que l'on dit otage des laboratoires de contrôle, notamment l'Institut Pasteur, ne sera plus d'actualité au-delà de cette dernière semaine de l'année 2009. Preuve en est, l'engagement solennel du ministre de la Santé Saïd Barkat en rapport avec le lancement effectif de la campagne de vaccination qui sera de mise, d'après ses dires, «avant la fin de l'année». En attendant, le nombre de décès dû au virus A/H1N1 augmente, et un nouveaux cas mortel a été enregistré ce jeudi dans l'ouest du pays. Il s'agit d'une jeune femme de 23 ans résidant à Arzew, hospitalisée dans un état comateux précédé par un syndrome grippal. Ce qui porte à 39 le nombre de personnes tuées par ce maudit virus de la grippe A, en sus bien sûr des quelque 607 cas confirmés recensés par le ministère de la Santé. Autre nouveauté de cette pandémie : la baisse du nombre de décès, qui prédit une atténuation de ses effets indésirables pour les jours à venir. Il est question de la réception mercredi dernier d'un nouveau lot de 631 000 doses de vaccin commandées par l'Algérie auprès du laboratoire canadien GSK. «Nous disposons actuellement de 1 310 000 doses», selon le ministre de la Santé Saïd Barkat. De quoi suffire largement à vacciner la totalité des femmes enceintes constituant la catégorie la plus vulnérable aux risques de la grippe A, ainsi que le personnel médical relevant autant du domaine public que privé. Les femmes enceintes, dont on a eu déjà à recenser plusieurs cas désespérés dans le sillage de la propagation du virus de la grippe A, sont au nombre de 850 000, a-t-on appris de sources officielles. Le personnel médical, quant à lui, est chiffré à 350 000 employés tous grades confondus. Une simple addition de ces deux chiffres correspondant aux deux catégories prioritaires à bénéficier du vaccin importé par l'Algérie une fois que la campagne pour sa vulgarisation sera de mise nous donne un total de 1,2 million, soit un nombre inférieur à la quantité de doses dont dispose présentement l'Algérie. Ce qui permait de déduire aisément que la prise en charge de ces deux catégories évoquées plus haut est assurée d'ore et déjà, pourvu qu'il y ait lancement de cette campagne de vaccination tant attendue par la population. Nul n'a le droit de s'impliquer dans les prérogatives des laboratoires Une campagne qui ne connaîtra pas son coup de starter avant l'établissement d'un certificat de conformité par les laboratoires de contrôle en charge d'examiner des échantillons de vaccin acquis par l'Algérie à partir du Canada. Trois laboratoires se penchent sur cette opération. Il s'agit outre l'Institut Pasteur, du laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques et de l'Institut national de toxicologie. Jeudi dernier, le ministre de la Santé a fait savoir à l'endroit de ces laboratoires «qu'ils ont le droit de prendre le temps qu'ils jugent utile pour libérer le vaccin». Mieux, Saïd Barkat a clairement indiqué que «nul n'a le droit de s'impliquer dans les prérogatives des laboratoires scientifiques lorsqu'ils analysent un produit, y compris le politique». Le ministre de la Santé qui vise par de tels propos à réduire la pression exercée par les médias sur les laboratoires de contrôle pour qu'ils puissent libérer le vaccin contre la grippe a vite renchéri que «les analyses se font d'une manière générale dans une période inévitable qui dure entre 14 à 21 jours et passent par plusieurs opérations». Le ministre de la Santé fera savoir, en outre, que le virus A/H1N1 affecte 100 cas sur 100 000 habitants, ajoutant que 27,67% des cas de grippe A diagnostiqués sont des écoliers. Il a ajouté que 118 élèves ont été atteints par cette grippe à travers 17 wilayas sans causer de mortalité, dont 38 cas à Alger et 18 autres à Tizi Ouzou, relevant que 31 classes ont été fermées pendant une semaine.