Les praticiens de la santé ne décolèrent pas. Ils décident de maintenir leur mouvement de protestation sous forme de grève ouverte qui entame aujourd'hui sa deuxième semaine pour la satisfaction pleine et entière de leurs revendications. La publication au Journal officiel du statut particulier n'a fait qu'exacerber la situation du secteur qui risque encore une fois de plonger dans une paralysie totale. Le document officiel est finalisé, selon le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), «d'une manière unilatérale». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le SNPSP a tenu à rejeter le décret portant statut particulier des praticiens de la santé publique. Ce dernier, publié au Journal officiel le 29 novembre, a été «finalisé de manière unilatérale par le ministère de la Santé et remis au gouvernement sans l'accord du SNPSP». Cette situation, estiment les syndicalistes qui espéraient la promulgation du statut particulier dans sa forme négociée et ratifiée en commission mixte (ministère-SNPSP) le 30 mars 2008, «entérine la position du fait accompli, déjà dénoncée, du ministère de la Santé dans sa gestion de la plateforme de revendications des praticiens». Tout en maintenant leur plateforme de revendications telle qu'issue de leur dernier conseil national tenu à Tizi Ouzou, les praticiens de la santé publique dénoncent «fermement l'attitude irresponsable et provocatrice adoptée en ligne de conduite par le ministère de la Santé», qui continue, selon eux, «à tourner le dos aux doléances légitimes des praticiens et de fermer les portes du dialogue à leurs véritables représentants». Toutefois, et malgré l'attitude du ministère, le SNPSP «réitère sa disponibilité au dialogue dans le cadre des réunions de conciliation prévues par la loi 90-02 du 6 février1990». Les praticiens grévistes se disent également prêts à assurer le service minimum en participant aux campagnes de vaccination qui seraient programmées par le ministère dans le cadre de l'épidémie de grippe A/H1N1, «dans le respect des dispositions prévues par le décret 92/276 du 6 juillet 1992 portant code de déontologie médicale. Une activité qui doit se dérouler, selon eux, «dans le respect strict de toutes les conditions établies de sécurité (sanitaires pour le citoyen et médicolégales pour le praticien)». Outre le statut particulier dans sa mouture négociée, le SNPSP réclame la mise en place d'une commission mixte pour le régime indemnitaire, l'application du décret exécutif déterminant l'aménagement et la répartition des horaires de travail à l'intérieur de la semaine dans le secteur de la Fonction publique, l'élargissement au profit du praticien généraliste, du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction à l'instar des autres corps de la Fonction publique ainsi que la levée de toutes les situations d'entraves au libre exercice du droit syndical. Le SNPSP a, rappelons-le, enclenché le 23 novembre un mouvement de grèves cycliques entrecoupé de sit-in devant les directions de la santé de plusieurs wilayas qu'il transformera par la suite en grève ouverte.