La grève déclenchée par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) et le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) qui entre dans sa sixième semaine a été suivie partiellement hier. C'est du moins ce qui ressort d'une virée à travers certains hôpitaux de la capitale et à Blida. Au CHU de Béni Messous, le suivi est pour le moins mitigé, alors qu'au CHU de Mustapha Pacha est toujours paralysé par le mouvement de protestation. Au centre anti-cancéreux Pierre et Marie Curie, les grévistes ont repris le travail. Notons que le CPMC, qui accueille des malades venus des quatre coins du pays, a fortement souffert du débrayage. Les malades qui y affluent en nombre important, pour la plupart dans un état pénible ont été particulièrement pénalisés par la grève. «Il est inhumain de renvoyer un malade cancéreux qui a effectué des kilomètres pour une séance de chimiothérapie», n'ont cessé de dénoncer, malades et associations de malades. Au CHU de Blida, il n y a pas eu grève, contrairement aux polycliniques où l'appel au débrayage a été observé. De leur côté, les syndicats de la santé, respectivement le SNPSSP et le SNPSP, ne décolèrent pas et annoncent une radicalisation de leur mouvement. Ils ont décidé de maintenir la grève ouverte jusqu'à la satisfaction des revendications et prévoient l'organisation d'une marche ce mercredi de l'hôpital Mustapha vers le siège de la Présidence, à El Mouradia. «Trois autres rassemblements seront organisés durant les trois semaines à venir», indiquent les syndicats protestataires. D'autres marches et rassemblements sont attendus dans quatre grandes villes du pays, à savoir Constantine, Oran, Annaba et Ouargla, soit devant ou vers les directions de wilaya de la santé. Selon les porte-parole des syndicats de la santé, en l'occurrence MM. Lyes Merabet et Mohamed Yousfi, respectivement président du SNPSP et du SNPSSP, ces organisations syndicales sont fortes d'une représentation de quelque 30 000 membres. Ils estiment de ce fait que leur mouvement de protestation est suivi par «l'écrasante majorité» des praticiens. Autant dire que les syndicats de la santé sont plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Les deux responsables syndicaux sont bien décidés à poursuivre leur mouvement sur la même lancée avec un durcissement des actions de protestation pour exprimer leur courroux à l'égard de la tutelle qui se cantonne dans un mépris et une indifférence inexplicables. Une attitude qui ne semble pas influer sur la détermination des syndicats de la santé, qui attendent une prise en charge rapide de leurs doléances. La révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire sont au cœur des revendications, faut-il noter. A. B.