En grève de la faim depuis le 10 décembre pour protester contre son licenciement abusif par la multinationale britannique British Gas où elle exerçait en tant que coordinatrice des opérations, Meryem Mehdi est dans le coma depuis 3 jours, avons-nous appris auprès du comité des femmes du Snapap. Ce syndicat organisera aujourd'hui un sit-in à la maison de la presse pour alerter encore une fois l'opinion publique sur l'état de santé gravement détérioré de Meriem Mehdi, fait savoir Mme Nacéra Ghezlane, responsable au Snapap dans une déclaration au Temps d'Algérie. «Transférée jeudi dernier en urgence à l'hôpital Zmirli, Meryem Mehdi est dans un état comateux qui a nécessité un autre transfert vers l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger», a déclaré hier Mme Ghezlane qui craint pour la santé de la gréviste «qui est en danger de mort». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le comité des femmes du Snapap demande «une intervention et assistance à personne en danger». Cet appel est adressé à l'ambassade britannique, explique notre interlocutrice. L'état de santé de Mme Mehdi, souligne le communiqué, «tend vers la catastrophe». Pour preuve, les membres du Snapap ont enregistré une grave détérioration de son état de santé physique et moral, caractérisé par «la chute de sa tension artérielle, une hypoglycémie, une perte de 40% de son poids, des troubles de l'appareil urinaire, des difficultés respiratoires ainsi qu'une fatigue extrême due à l'anémie». Le comité des femmes du Snapap «tient pour premiers responsables la direction générale de British Gas (B.G.) ainsi que les autorités algériennes dans le cas où la gréviste décède» et dénonce le refus de cette direction «d'ouvrir les portes du dialogue et de prendre en charge ses préoccupations légitimes en acceptant les représentants du comité de soutien des travailleurs algériens comme médiateurs. «Devant cette situation inhumaine et non civilisée», lit-on encore dans le même document, le comité «appelle les membres du comité de soutien à se mobiliser pour l'action du 03/01/2010», à savoir, comme nous l'a confirmé Mme Ghezlane, le rassemblement de la maison de la presse. Pour rappel, des correspondances ont été adressées aux instances internationales (Conseil des droits de l'homme de l'Onu et Bureau international du travail (BIT) pour intercéder auprès des responsables de British Gas en vue de revoir leur position envers cette femme pourtant détentrice d'un CDI. «Ces missives n'ont pas encore eu l'effet escompté», regrette Mme Ghezlane. Dans une récente déclaration, Me Bouchachi, de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, qui a estimé que les multinationales «piétinent» le droit algérien en recourant aux contrats à durée déterminée, a fait savoir qu'il n'existe pas de mécanismes juridiques au sein des instances internationales obligeant les sociétés étrangères à appliquer certaines décisions. Il revient, selon lui, dans ce cas de figure, à l'Etat algérien, en tant que membre de ces instances, de faire pression sur lesdites sociétés pour faire respecter les droits des travailleurs.