Une fois encore, le cadre de vie suscite la colère des habitants de Aïn Bouchekif. Le siège de l'APC de cette localité située à 15 km au sud-est de Tiaret est fermé par les citoyens de la région depuis mardi. Des dizaines de jeunes chômeurs ont investi les rues pour aller se regrouper devant le siège de l'APC, protestan contre ce qu'ils appellent les méthodes abusives de recrutement. Ce mouvement s'est durci mercredi par la fermeture de l'APC et l'éviction des employés de leurs bureaux. Ce mouvement de protestation a pris forme quand ces jeunes ont appris qu'ils étaient exclus des listes d'embauche dans le secteur de l'éducation et que les entreprises implantées sur le territoire de la commune procédaient à des recrutements sans leur permettre de postuler. Les protestataires, en majorité des jeunes sans emploi et sans qualification, se sont agglutinés devant le siège de l'APC pour ameuter l'opinion publique et attirer l'attention des autorités locales de la wilaya en charge du dossier de l'emploi sur l'existence de discrimination en matière d'octroi de postes de travail. En ce premier jour de protesta, il faut reconnaître qu'aucun incident n'a été enregistré et qu'aucune voie d'accès menant à la ville de Tiaret n'a été obstruée. La présence des éléments de la gendarmerie nationale de la localité a contribué à persuader les manifestants à respecter les règles de la protesta. Mais hier, ce mouvement s'est particulièrement durci, pour se radicaliser aux environs de 11 h, lorsqu'une quinzaine de jeunes décidés à en découdre est revenue sur les lieux pour investir tout le bâtiment administratif de l'APC. «La porte d'entrée de l'APC a été défoncée avec des blocs de pierre, les agents chassés par la force de leurs bureaux, le couloir totalement investi par des jeunes à visage découvert et menaçant du pire si les autorités n'arrivent pas à satisfaire leur plate- forme revendicative», nous a indiqué un agent de bureau, «pris en otage» et que nous avons contacté par téléphone. La situation reste donc très tendue et les protestataires sont décidés à maintenir la pression pour faire valoir leurs revendications de la journée de mardi, notamment celle liées à l'emploi et aux recrutements de citoyens résidant dans la commune où sont implantées les entreprises industrielles. Alertés par la tournure prise par cette protesta, les éléments de la Gendarmerie nationale locale se sont vite déployés, mettant les moyens appropriés pour faire évacuer les lieux et garantir la sécurité des commis de l'Etat.