«Donner une belle vue de la ville pour cacher ses maux», cela tend à devenir la devise des différentes collectivités locales, situées dans la vallée de la Soummam. Des localités souffrant de grands problèmes d'aménagement urbain (assainissement, AEP, éclairage public, voirie, etc.) ayant des taux de chômage élevés, et une panne économique patente, pour tout résumer, connaissent des travaux de réfection ou d'aménagement de trottoirs, agrémentés de candélabres conçus d'une manière artistique, pour taper dans l'œil des citoyens et faire croire que les exécutifs des différentes communes bossent et tiennent leurs promesses électorales. Alors que des ménages continuent, en ce 21e siècle, à boire l'eau des puits sans savoir sa composante microbiologique et minérale. D'autres vivent dans des villages et hameaux ne possédant même pas de réseaux d'assainissement. Les eaux usées sont déversées dans des fosses septiques, qui polluent les parages et constituent les nids des MTH et des bestioles qui transmettent beaucoup de maladies. Des localités n'ont pas de routes bitumées. Des écoles sans cantine, une jeunesse sans maison de culture, sans infrastructure sportive, en bref, les carences sont multiples et innombrables. Et les élus continuent à réfectionner les trottoirs pour embellir le mal-vivre ambiant. Des trottoirs pour les chômeurs, qui y feront les cent pas et s'y assiéront, en attendant des jours meilleurs sans les trottoirs. Des trottoirs qui seront demain arrachés, car l'on réfectionnerait les buses ou les conduites d'eau potable, et puis l'on remettrait tout en place. Des trottoirs où ces mêmes élus battront le pavé, lors des élections communales prochaines, pour promettre monts et merveilles aux citoyens, avant d'être élus pour réaliser des… trottoirs.