Le problème posé par la désaffection du public lors de la CAN reste entier. En dehors de l'équipe locale dont les matches affichent complet, les autres formations sont obligées de jouer dans des stades presque vides. Il en a ainsi été du match Algérie-Malawi d'hier après-midi qui s'est disputé devant des tribunes sans aucun public. Une sorte de rencontre à huis clos sans la sanction en question. On imagine la déception des acteurs, les joueurs pour qui évoluer sans la présence en force de leurs fans est une épreuve particulièrement difficile à supporter. Il va bien falloir trouver une solution car l'absence d'intérêt de la part des gens pour un match affecte même les sponsors et les chaînes de télévision qui passent sur le petit écran des spectacles sans âme et sans lumière. Un scénario qui n'incite pas le téléspectateur à rester devant son récepteur durant toute la confrontation sauf si celle-ci est d'une grande intensité comme le match Angola-Mali de la veille. Mais ce dernier s'était joué devant des tribunes combles, qui plus est par une température très douce au contraire de ce Algérie-Malawi programmé à 14h45, c'est-à-dire au moment où le thermomètre oscillait aux alentours des 32 degrés Celcius et où l'humidité culminait à un taux de 70%. De telles conditions vous découragent plus d'un pour un éventuel déplacement vers le stade. Imaginez, alors, le calvaire enduré par les joueurs obligés de jouer sous un soleil de plomb et une chaleur caniculaire. Et jouer cela suppose courir, se dépenser et fournir des efforts, donc transpirer et éliminer de l'eau que vous êtes tenus de remplacer à tout moment en vous désaltérant. Comme prévu, l'équipe d'Algérie se présentait amoindrie par l'absence de quelques titulaires comme Antar Yahia, Meghni, Lemouchia et Gaouaoui alors que Saïfi qui était donné comme remplaçant était aligné d'entrée en lieu et place de Ziaya qui était annoncé comme partant, Zaoui se positionnant dans l'axe de la défense à la place de Antar Yahia. Cette équipe d'Algérie remaniée a eu du mal à prendre la mesure de son adversaire malawite supposé plus faible qu'elle. En tout cas, durant les premiers instants de la rencontre, ce dernier a fait montre d'une certaine audace offensive qui n'a pas manqué de semer le doute dans le camp des Algériens lesquels, malgré un tir dans les décors de Ghezzal à la 5', n'ont pas tellement mis en danger l'arrière-garde malawite. Ce furent même ceux-ci qui ont créé la première véritable occasion de scorer du match, à la 7' exactement, lorsque Russel, à la réception d'un centre de Ngwira, plaça une tête piquée qui passa d'un rien sur le côté des buts gardés par Chaouchi. Cette action n'était pas pour rassurer la petite chambrée de supporters algériens qui a effectué le déplacement de l'Angola. Sa crainte de voir son équipe surprise par son adversaire se matérialisa à la 16' sur une mésentente terrible entre Chaouchi et Bougherra qui, il faut le dire, avait mal couvert son vis-à-vis, à savoir Kanyenda qui fila vers le but algérien et obligea Chaouchi à venir buter sur lui. Le ballon prit alors de l'effet et atterrit sur le côté gauche du périmètre algérien où se trouvait Russel, dont la promptitude et l'esprit plein d'opportunisme ont permis de redresser la course du ballon et de le mettre dans les filets algériens malgré le retour de Bougherra. C'était comme si un coup de massue venait d'être asséné aux Verts et à leurs supporters. Des Verts qui tentèrent, bien entendu, de réagir notamment à la 23' quand, sur une ouverture de Ziani, Saïfi se présenta seul face au gardien malawite pour rater lamentablement son lob. Ce ne fut qu'une timide étincelle de la part d'un Onze algérien complètement hors du coup, suffocant et ayant du mal à conserver le ballon comme l'avait souhaité son coach Rabah Saâdane. Ce fut donc sans surprise que les Malawites aggravèrent le score à la 35' suite à un corner sur lequel Chavula adressa un long centre en profondeur que Kafoteka coupa au premier poteau d'une magistrale reprise de la tête devant un Chaouchi et une défense algérienne médusés. Et mis à part un centre de Belhadj sur lequel le gardien du Malawi se détendit pour dévier le ballon devant un Matmour menaçant, les Algériens ne firent rien de bon avant le repos, eux qui étaient menés 2-0 par une équipe que l'on disait incapable de bousculer la sérénité des futurs mondialistes que sont les Algériens. On pensait que le repos entre les deux mi- temps allait permettre à Saâdane de repositionner ses joueurs et surtout de les motiver tellement on les avait sentis amorphes durant les 45 premières minutes de jeu. Malheureusement pour eux, le début de la seconde période devait être aussi catastrophique que la première mi-temps. En effet, on jouait à peine depuis deux minutes en seconde période qu'on assista à un centre de Mgangira sur lequel le ballon parvint dans les pieds d'un Russel étrangement libre de tout marquage dans la défense algérienne. Le tir du droit de ce Russel s'en alla percuter la base du poteau droit du but algérien, revint en jeu et fut repris victorieusement par Banda devant un Chaouchi absent sur l'action qui avait commis l'erreur d'être très mal sorti sur le centre de Mgangira. Cette fois-ci, ce fut la Bérézina pour l'équipe d'Algérie dont on voyait vraiment mal comment elle allait faire pour s'en sortir sur un score moins humiliant pour elle. Le fait est que l'équipe du Malawi a, ensuite, opté pour un repli défensif et laissé l'initiative du jeu à ses adversaires non sans tenter quelques percées sur des contres comme celui de la 72' où Msowoya rata un but tout fait sur une nouvelle bourde de Chaouchi qui fut incapable de bloquer le ballon sur un tir de N'gambi. Entre temps, les Algériens qui avaient fait entrer Bezzaz et Ziaya à la place respectivement de Matmour et de Saïfi, s'étaient procuré une belle occasion de réduire la marque par Ziaya dont la reprise de la tête, sur un centre de Ziani, frôla la transversale du but malawite (66'). Le même Ziaya rata, également, une reprise de la tête à la 75' sur une ouverture de Ziani alors que le but était grand ouvert devant lui. Cette action résumait à elle seule l'incapacité des joueurs algériens à se transcender malgré les conditions de jeu au cours d'une partie désastreuse pour eux, les futurs mondialistes, qui vont devoir réagir (mais on ne voit pas comment ) face au Mali dans trois jours.