Des ateliers et des spectacles pour enfants, faits d'ombres, de marionnettes et de lanternes magiques, ont été organisés récemment au profit des enfants à Ryadh El Feth. Des percussions inspirées de poèmes, des contes d'enfants et des séances d'expression dramatique auxquels les enfants ont pu participer avec l'assistance de leurs parents et des animateurs pendant trois jours d'affilée. Organisés par l'atelier d'art Artissimo en collaboration avec l'Office Ryadh El Feth et des artistes français, et élaborés sous le thème des journées «Récré des enfants» ou «Tchkikoun» qui veut dire petit en dialecte algérien, ces ateliers ayant ciblé les enfants de 3 à 12 ans ont cette particularité de faire participer les tous petits ainsi que leurs parents. «Il s'agit d'une première en Algérie. On voit les parents et leurs enfants s'impliquer dans ces activités qui n'ont pas seulement cet aspect d'amusement mais aussi d'instruction et de culture», nous dira Mme Zafira Baba, directrice d'Artissimo. Un monde magique En effet, l'atelier «La compagnie du praxinoscope», présentée par l'une des troupes présentes, offre aux petits une séance d'ombres chinoises à travers lesquelles «l'imagier» (celui qu'on appelle aujourd'hui le plasticien) raconte brièvement l'histoire de l'homme et le feu pour arriver à celle de la «lanterne magique» qu'Émile Reynaud, ancien photographe inventeur du théâtre optique, du dessin animé non cinématographique et précurseur du cinéma, a transformé en images qui bougent en inventant le «praxinoscope» en 1876. Le praxinoscope est un instrument d'optique donnant l'illusion du mouvement. A l'aide de ce jouet, Vincent Vergogne, le plasticien animateur de l'atelier, élabore son travail et fait découvrir aux enfants ce monde magique d'images animées et d'ombres. Mathilde Outers, son assistante, veille à ce que tous les enfants participent pleinement aux activités. Les plus petits ne sont guère lésés puisqu'un spectacle tout doux fait d'ombres, de marionnettes et de percussions aux sons des «glou glou» de l'eau, inspiré des poèmes du poète espagnol Federico Garcia Lorca, ont fait le bonheur des enfants de moins d'un an. «Nos ateliers concernent les enfants âgés de 6 mois à 12 ans. Tous les enfants ont été invités à jouer avec leurs ombres dans un espace approprié qui leur offre et le plaisir de la découverte et celui du jeu», a souligné notre artiste. Ceux de plus de six ans, quant à eux, ont été embarqués dans un «opéra» d'objets se transformant en véritables personnages qui racontent les différentes étapes de la vie. Une balle rouge, deux bâtons de mousse et un musicien de bandonéon et le tour est joué. Et pour couronner le tout, une artiste très connu à l'étranger au nom de «Pakita», alias «la fée rousse à lunettes», a pu faire le bonheur des jeunes spectateurs et celui de leurs parents en les embarquant dans un spectacle d'aventures menant la fée sur une île où les hommes ne sont pas très généreux envers les étrangers. Les tours de magie, les contes et la lecture Durant ces trois jours consacré aux enfants, les parents ont profité de ce «souffle magique» de Paul Maz, un magicien conteur surprenant de la compagnie «du chat pitre» et «de la Conque», qui méduse avec ses histoires, ses jeux de transformations et ses tours de passe-passe. Ce magicien a animé également des ateliers et appris aux enfants des tours de magie en leur livrant ses secrets. De son côté, Nadia Roman, l'animatrice de l'atelier des contes, a régalé les chérubins avec ses histoires et ses images à travers lesquels elle les a fait voyager au pays des livres. Un petit quart d'heure a été consacré à une lecture de contes créés par les enfants de l'atelier Artissimo, en partenariat avec l'école des Glycines, ainsi qu'à une nouvelle façon d'improviser une histoire et jouer comme un vrai comédien. Une ambiance des plus pétillantes pour les futurs artistes qui ont exposé par la même occasion leurs œuvres artistiques. Ainsi, nos petits anges ont pu profiter gratuitement de cette nouvelle formule d'amusement. Il faut relever cependant le fait que les places sont limitées. Une quinzaine d'enfants seulement ont été invités pour chaque atelier. Les trois jours de spectacles restent en outre très insuffisants vu l'engouement des familles. La déception fut grande chez ces enfants qui n'ont pas pu assister aux spectacles et participer aux ateliers. «Plus de 500 enfants ont assisté au spectacle de la fée Pakita en une seule séance et - faute de places - nous avons eu la peine de voir des enfants le rater», a-t-elle souligné, poursuivant que lors des prochaines journées «récré des enfants» ce genre d'incident ne se reproduira pas. «Il s'agit d'une expérience pilote qui s'est très bien déroulée. Nous envisageons cependant de faire mieux la prochaine fois, de façon à contenter tous les enfants qui viennent, sans exception», a conclu Mme Baba.