«C'est la campagne de dénigrement menée par l'Egypte contre les symboles de l'Algérie, suite au match de qualification à la Coupe du monde de football du 18 novembre 2009 à Khartoum, qui ont précipité la sortie de ce livre», a déclaré le général à la retraite Khaled Nezzar lors de la présentation de son livre Sur le front égyptien. La 2e brigade portée algérienne 1968-1969. Cette rencontre avec la presse a eu lieu dimanche 24 janvier 2010 au siège des éditions Alpha, sises aux Pins maritimes, en présence du directeur de l'édition, Lazhari Labter. Avant de rentrer dans le vif du sujet, Khaled Nezzar dira également : «Un de mes amis en visite dans un musée au Caire consacré aux différentes guerres israélo-égyptiennes a noté qu'aucune pancarte ni même une simple allusion n'est faite à la participation de la partie algérienne à certains de ces conflits.» Plus de 1000 combattants algériens sont morts pendant cette guerre C'est aussi cette ingratitude et cet esprit amnésique de la part de l'Egypte qui n'a pas laissé indifférent l'auteur de ce livre qui lui-même a vécu cet évènement qu'il décrit dans son livre : 20 000 soldats, officiers, sous-officiers et hommes de troupe, issus en majorité des rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), ont séjourné sur le front de 1967 à 1971 et de 1973 à 1975. Plus de 1000 combattants de tous grades tomberont au champ d'honneur, pour la plupart rescapés des maquis de l'immense et noble Révolution algérienne. «Au cours de ces années, dira-t-il, une centaine d'avions, de chars, d'engins ont été sur place, sans compter le nombreux matériel de guerre qui leur a été fourni gracieusement, pourtant l'Algérie n'avait pas beaucoup de moyens à cette époque.» Il regrette «ce qu'étaient les relations égypto-algériennes où les regards arabes étaient portés vers une direction d'ensemble aux actions politiques et ce que celles-ci sont devenues 20 ans plus tard où des pays arabes voudraient se diriger en pivot régional d'une architecture internationale définie par les Etats-Unis ou devenir un allié stratégique hors Otan». Pour Khaled Nezzar, «il n'y a aucune différence entre l'Egypte des pharaons et celle d'aujourd'hui. L'Egypte est un pays en déclin. Il y a toujours une minorité qui profite des richesses et une majorité qui n'a rien. Ce pays veut toujours s'autoproclamer leader dans le monde arabe, voire musulman», a-t-il indiqué. Quant à l'effervescence des jeunes Algériens après le match de Khartoum, il a estimé que ce nationalisme doit être orienté. «Les Algériens ont montré qu'ils étaient unis. Ils se sont réconciliés avec eux-mêmes, avec leur identité complète. Mais il ne faut pas aller jusqu'à rejeter l'arabité de l'Algérie.» Il a en outre apprécié la décision du Président d'avoir envoyé 13 000 supporters à Khartoum, «mais il est important d'accompagner cette dynamique par la lutte contre le chômage et contre le phénomène des harraga et d'ajouter en sorte un peu plus d'épices et on aura le peuple algérien de 1962», a indiqué l'ancien ministre de la Défense. Le livre édité chez Alpha édition est en librairie depuis hier.