L'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (Zale) ne profite pas encore à l'économie nationale. Depuis la mise en œuvre de l'accord, en janvier 2009, il a été enregistré plutôt une forte hausse des importations et une chute de moitié des exportations algériennes. Ce qui a conduit les autorités publiques à interdire à l'importation une liste de 1100 produits. Les douanes algériennes, par le biais du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), ont établi un bilan chiffré sur la première année de l'application de l'accord d'adhésion à la Zale. Repris par l'APS, le document en question a souligné que les importations de l'Algérie réalisées dans le cadre de la Zale ont connu une hausse de 46,6% en 2009, par contre ses exportations ont chuté de près de 50%. Les importations algériennes ont totalisé 1,6 milliard de dollars en 2009, en hausse de 511 millions de dollars. Il a été relevé également que la valeur des produits bénéficiant des avantages douaniers de la Zale, quant à elle, a augmenté de 49,9%, passant de 1,05 milliard de dollars à 1,58 milliard de dollars en 2009. En revanche, les produits non concernés par les avantages préférentiels accordés aux marchandises en provenance de cette région ont chuté de 41,7%, pour passer de 39,3 millions de dollars en 2008 à seulement 22,9 millions en 2009. Quant aux exportations algériennes vers les pays de la Zale, elles sont passées de 246,7 millions de dollars à 124,7 millions de dollars, accusant une chute de 49,44%. Selon le Cnis, cela s'explique «surtout par le fait que l'accord n'est intervenu en pratique qu'à partir du 1er avril 2009». La plus importante baisse (53,7%) a été affichée par les produits industriels qui ont totalisé 102,8 millions de dollars en 2009, contre 222 millions en 2008. Les produits alimentaires, eux aussi, ont connu une baisse de 10,7% pour totaliser 21,9 millions de dollars. Le manque à gagner en droits de douanes résultant de l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises de la Zale est estimé à 10,4 milliards DA. En matière d'importations algériennes des pays de la Zale, l'Egypte occupe toujours la première place avec une part de 34,3% avec 550,6 millions de dollars, suivie par la Tunisie (+21,6%, 347,5 millions de dollars), l'Arabie saoudite (+10,4%, 166,5 millions de dollars), la Jordanie (+7,7%, 123,9 millions de dollars) et le Maroc avec une part de 7,6% et 121,8 millions de dollars. Application unilatérale d'une liste noire L'Algérie a entamé au début de ce mois de janvier l'application unilatérale d'une «liste négative» de plus 1100 produits dont elle interdit l'importation auprès des pays membres de la Zale, a rapporté l'APS en citant le directeur du Cnis. Cette liste négative, établie par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) en collaboration avec les opérateurs économiques et avalisée par le Premier ministre, comprend plusieurs catégories de produits interdits à l'importation pour une durée de 3 à 4 années, afin de protéger certaines filières de production nationale. Il s'agit notamment des produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, le papier et l'électroménager. Cette mesure a été introduite par les autorités pour lutter contre la concurrence déloyale. En cas «de concurrence déloyale, de dumping ou de menace sur une filière industrielle nationale, nous allons soit contingenter le produit importé dans le cadre de la Zale, soit différer son importation pour une, deux, trois ou quatre années», avait expliqué le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub.