La polémique sur l'utilité de la Zale (Zone arabe de libre- échange, ndlr), enfle et suscite le courroux des entrepreneurs algériens qui dénoncent l'impartialité de cet accord…très préjudiciable pour l'économie algérienne. Lors de la dernière rencontre organisée par Algex (Agence nationale de la promotion du commerce extérieur), organisée ce mardi, les experts ont avancé que les exportations des pays arabes vers l'Algérie ont augmenté de 50%, alors que les exportations ont chuté drastiquement de 45%. L'Egypte reste le premier fournisseur de l'Algérie au sein de la Zale, raflant près de 90% des échanges, suivi de la Tunisie, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie et du Maroc. Après dix mois de l'entrée en vigueur de la convention régissant les produits bénéficiant d'un régime tarifaire préférentiel au sein de la Zale, les statistiques portant sur l'évolution des échanges des produits entre l'Algérie et les autres pays signataires de la Zale restent insignifiants. Pourquoi donc signer une convention qui reste inutile, voire préjudiciable. Focus : les importations algériennes en provenance des pays de la grande zone arabe de libre-échange s'élèvent à plus de 1.354 millions de dollars, alors que, durant la même période de l'année écoulée (10 mois de 2008), elles étaient de l'ordre de 900,70 millions de dollars ; en hausse de plus de 50%. Les niveaux de responsabilité Quant aux exportations algériennes vers les pays de la Zale, elles frôlent les 1.045 millions de dollars et ce, durant la même période de référence (10 mois de 2009), alors que, pour le compte de la même période de l'exercice passé, elles dépassaient les 1.913 millions de dollars. Il en résulte que l'Algérie a enregistré une baisse substantielle de ses exportations de l'ordre de 45%. Dans la foulée, il faut souligner que la même tendance baissière est enregistrée dans les exportations hors- hydrocarbures. D'après les chiffres avancés par ALgex, les exportations hors-hydrocarbures de l'Algérie vers les pays de la Zale, durant les 10 mois de l'année 2009, sont de l'ordre de 110,25 dollars, alors qu'elles avoisinaient les 236 millions de dollars en 2008. Soit une baisse imparable de l'ordre de 53,15%. Les entrepreneurs algériens présents à la rencontre d'Algex ont affirmé que les autres pays arabes n'ont pas honoré leurs engagements concernant les conventions signées dans le cadre de la Zale. Le même son de cloche émane des représentants des pouvoirs publics. Le ministère du Commerce se contente vraisemblablement de «riposter» face au comportement protectionniste de certains pays membres de la Zone arabe de libre-échange (Zale). D'après les responsables d'Algex, les pouvoirs publics s'apprêtent à appliquer le principe de la réciprocité dans l'application des «barrières non-tarifaires» sur des produits importés de pays de la Zale, qui soumettent les exportations algériennes aux mêmes mesures protectionnistes une fois débarquées sur leur sol. Cherif Zaaf, le directeur général du Commerce extérieur dans le département d'El Hachemi Djaâboub, a indiqué qu'«une réglementation allait être promulguée très bientôt et prendrait la forme de procédures administratives ou relatives aux normes de produits, ainsi que des mesures sanitaires ou phytosanitaires des importations algériennes en provenance des pays de la Zale». En fait, certains pays appliquent les barrières non -tarifaires appliquées et empêchent, de la sorte, les exportateurs algériens de profiter pleinement de leur marché. «Notre pays avait supprimé toutes les barrières non-tarifaires depuis la mise en œuvre du programme d'ajustement structurel». A compter du 1er janvier 2009, notre pays n'avait à supprimer que ce qui restait des droits de douane en vigueur. Il faut donc savoir que «l'Algérie est en droit de mettre en place les mêmes procédures et usages que font les autres pays à l'égard des produits nationaux, selon les dispositions de la loi algérienne». Il expliquera que «lorsque le produit algérien se déplace sur un marché et rencontre des difficultés de placement -et parfois même de passage de frontière-, nous sommes en droit de mettre en place les mêmes procédures pour empêcher que le produit issu de ces pays-là entre dans le marché algérien». Selon le propre aveu de ce responsable, «l'administration a été saisie par des opérateurs algériens ayant rencontré ce genre de problème, mais l'application de la mesure de réciprocité n'a pas été encore appliquée. Il n'est pas exclu d'agir très sévèrement. Même à l'égard de ces pays ». Interrogé si cette mesure est appliquée seulement avec les pays membres de la Zale, M. Zikara a souligné «qu'en général, c'est avec les pays arabes qu'on a ce genre de pratiques, les autres pays, les européens notamment, mettent une barrière de normes très élevées si bien que nos produits ne peuvent pas se placer». En extrapolant et en théorie, «les sociétés algériennes ont été livrées à la concurrence internationale, sans pour autant qu'il y ait un accompagnement de l'Etat pour leur permettre de s'intégrer en douceur dans les zones de libre-échange», précise encore ce responsable.