Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Ce dicton s'applique pleinement au projet de zone arabe de libre-échange (Zale) qui a mis 39 ans pour se concrétiser. Entrée en vigueur le 1er janvier 2005, la Zale prévoit une suppression totale des droits de douane entre les pays signataires de l'Accord au nombre de 18, après l'adhésion de l'Algérie depuis le premier janvier de l'année en cours. La zone arabe de libre-échange comprend actuellement 18 Etats membres dont le volume du commerce représente 94% de la totalité du commerce arabe. La mise en place de cet espace vise à dynamiser les échanges commerciaux ; la mise en place de cet espace contribue à l'augmentation des échanges commerciaux interarabes et au renforcement du pouvoir de négociation des pays membres avec des blocs économiques puissants comme l'Union européenne ou l'Alena. Mais, les obstacles à l'intégration économique arabe restent nombreux et pas faciles à surmonter. Dans cette optique, la Commission exécutive et de suivi du conseil économique et social chargée du suivi des décisions du conseil relatives à l'accomplissement de la zone arabe de libre-échange, s'est réuni, mardi, au Caire. En effet, un appel a été lancé à l'encontre des pays arabes, pour l'élaboration d'un document officiel pour obliger les autorités concernées à mettre en œuvre le programme exécutif, notamment, les restrictions non douanières et les taxes sur les services imposées par certains pays et la définition des règles d'origine des produits. En effet, les chefs d'entreprise algériens, ont signalé auparavant les entraves liées aux problèmes de l'accès des produits algériens aux marchés des zones dites de libre-échange, le non-respect du seuil de 40% d'intrants d'origine arabe entrant dans la composition des produits concernés par les accords de la Zale, le problème des règles d'origine des produits et celui des inputs, dont l'importation est exonérée de taxes dans beaucoup de pays arabes, alors que les opérateurs algériens paient une taxe d'au moins 5% sur les intrants au niveau des douanes. Dans ce sens, l'Algérie a exclu des avantages inclus dans le cadre de l'accord sur la zone arabe de libre-échange les marchandises fabriquées dans les zones franches, ainsi que les actions de transaction triangulaires. Les négociations butent sur la détermination de 26 catégories de produits. A ce jour, il n'y a pas eu d'entente entre les pays membres de la Zale sur la définition des règles d'origine de 26 catégories de produits. A préciser qu'il y a eu, par contre, accord sur 80 autres catégories de produits. Selon des déclarations faites auparavant par des responsables du ministère du Commerce, les négociations n'avancent pas, notamment sur certains groupes de produits tels que les textiles, les produits de la minoterie, les préparations de viandes, les combustibles minéraux, les produits pharmaceutiques, les huiles essentielles, les détergents et les matières plastiques. Dans cet optique, l'Algérie revendique pour ces catégories de produits un critère de transformation substantielle se rapprochant au minimum de 70% de la valeur ajoutée, afin de protéger certaines industries nationales susceptibles d'être menacées par cet accord. Par ailleurs, ce taux est également vivement défendu par le groupe constitué des pays du Maghreb en plus de l'Egypte et du Soudan, alors que les pays du Golfe militent pour le maintien d'un taux critère de 40%, tel qu'il est prévu provisoirement dans le cadre de la convention de facilitation des échanges commerciaux. Dans le même sillage, il est à noter que l'Algérie défend ce taux de transformation à 70% d'autant plus que des pays arabes ont déjà signé des accords d'association avec l'Union européenne sur la base de ce critère. Il est à noter que cette procédure protége l'économie nationale parce qu'elle limitera au maximum l'accès des produits non arabes à cette zone de libre-échange. Cependant, et en dépit de cette réalité, les pays du Golfe maintiennent la pression pour continuer à travailler avec le critère de 40% en faisant espacer les négociations dans le temps de sorte à profiter au maximum de cette situation. A noter que les deux groupes ont tenu, jusqu'ici, 14 réunions de travail dans le cadre du comité des règles d'origine mais sans arriver à des compromis sur ces catégories de produits. Pour rappel, en 2008, les exportations algériennes vers les pays arabes ont atteint 2,18 milliards de dollars, contre 1,24 milliard de dollars en 2007, en hausse de 76,35%, selon les Douanes algériennes. Quant aux importations, elles se sont chiffrées à 1,1 milliard de dollars, contre 905 millions de dollars en 2007, en augmentation de 21,4%. Toutefois, il est à noter que la faible productivité des pays arabes et la similarité de leurs productions risquent également de les priver des bienfaits de la complémentarité économique. Sur ce point, et de l'avis des experts, les pays arabes n'ont pas réussi à diversifier leurs produits et leurs exportations. L'économie arabe reste fragile. Elle dépend presque totalement des exportations pétrolières. Hamid Si Salem