Une quantité de 862 000 doses de vaccins sera livrée dans les prochains jours, selon un planning de réception annoncé par le chargé de communication du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Belkessam. Jusqu'à l'heure actuelle, une lettre de crédit a été ouverte pour 2 400 000 doses, dont 1 538 000 ont été réceptionnées sur une quantité totale de 20 000 000 doses commandées, d'après la même source. Quant aux quantités restantes à réceptionner, celles-ci sont estimées à 18 462 000 doses, d'après le planning en question. La campagne de vaccination contre la grippe A a été lancée, rappelons-le, le 29 décembre 2009 et se déroule en six phases successives, dont les catégories concernées sont notamment par ordre le personnel de santé, les femmes enceintes, le personnel assurant le maintien des activités essentielles et stratégiques du pays (gendarmerie, police, douanes, etc.), les patients (adultes et enfants) atteints de pathologies chroniques, les enfants et adolescents âgés de plus de 6 mois à 24 ans en priorisant les populations scolarisées et l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois. La campagne de vaccination se poursuivra suivant le programme élaboré par la tutelle, d'après M. Belkessam. A ce jour, la deuxième phase concernant les femmes enceintes est en cours. La troisième phase qui cible les corps constitués débutera incessamment», précise notre interlocuteur, ajoutant qu'une nouvelle instruction est cependant mise en œuvre. Les accompagnateurs des personnes prioritaires ont le droit de se faire vacciner Telle est la nouvelle instruction élaborée par le ministère de la Santé, d'après le chargé de communication. Il s'agit de vacciner les personnes qui accompagnent les patients prioritaires, notamment celles qui accompagnent les femmes enceintes actuellement. «Il ne s'agit pas d'une vaccination ouverte à tout le public mais seulement à cette catégorie, bien que certains CHU acceptent de vacciner un intéressé qui ne remplit pas le critère cité», a-t-il précisé. Quant à l'évaluation de la campagne de vaccination, celle-ci sera communiquée probablement au courant de la semaine prochaine. «Il était prévu d'ailleurs que les appréciations se fassent mensuellement, à compter du 29 décembre 2009, premier jour de vaccination», a rappelé M. Belkessam. L'action de formation Toujours dans le cadre de l'opération de vaccination contre la grippe A, le ministère organise hebdomadairement des regroupements nationaux au Centre familial de Ben Aknoun, sous forme de séminaires et de vidéoconférences animés par des experts du comité et les membres du PCO- MSPRH, d'après le représentant du ministère de la Santé. Celui-ci précise que ce complément de formation locale a concerné les spécialistes, notamment des chefs de service des spécialités en épidémiologie, les gestionnaires de la santé missionnés pour la l'organisation de la campagne de vaccination, les directeurs de la santé, directeurs généraux des CHU, des EPH et des EPSP. La deuxième conférence se déroulera aujourd'hui et concernera les gynécologues (du secteur public et privé) et des sages-femmes provenant de différentes wilayas ainsi que les associations de malades chroniques. Cette mise à niveau des connaissances du personnel médical, qui a comme premier objectif d'accompagner le personnel missionné dans la campagne de vaccination, a également pour but de «changer la décision du personnel médical vis-à-vis du vaccin». «Car il ne faut pas nier qu'il y a eu une courbe ascendante au niveau de la vaccination du personnel médical avant le décès du médecin à Sétif», nous a t-il déclaré, ajoutant que ce décès a renforcé l'opposition à la vaccination, notamment auprès du personnel sanitaire. Cette courbe s'est arrêtée après ce décès, bien que «tous les éléments scientifiques révèlent que le décès en question n'a aucun lien avec une réaction suite au vaccin contre la grippe A», s'est exprimé M. Belkessam. «Aucune conclusion définitive ne sera donnée avant la publication des résultats finaux de l'autopsie communiqués par le parquet de Sétif. Et nous attendons, tous comme vous, ces résultats», a-t-il conclu à propos de cette affaire. Situation épidémiologique nationale de la grippe A/H1N1
La situation épidémiologique de la grippe A/H1N1 arrêtée à la date du 17 janvier 2010 se caractérise par un nombre cumulé de 916 cas, dont 57 décès confirmés d'après le ministère de la santé. Depuis le 3 décembre 2009, sur la base d'une instruction ministérielle redéfinissant les modalités de prise en charge curative, seules les formes sévères, les personnes à risque élevé de complications, telles les femmes enceintes et celles présentant une morbidité associée au syndrome grippal sont hospitalisés. Le texte ministériel concernant le point de situation de la grippe A précise que le nombre de nouveaux cas notifiés ne concerne que cette catégorie de patients, d'après le texte. Autrement dit, sur les 916 cas, 554 représentent le nombre de cas hospitalisés depuis le 3 décembre 2009. Selon les conclusions de l'analyse des données du dispositif national de surveillance de la grippe, le nombre estimé de cas probables dépasse toutefois les 200 000 pour les mois de novembre et de décembre 2009. Ce nombre représente les formes bénignes, non hospitalisées et traitées en ambulatoire. «Depuis la révision des modalités de prise en charge curative, l'Oseltamivir a été distribué aux officines affiliées au SNAPO pour être mis à la disposition des patients, sur prescription médicale», précise le texte ministériel. Une diminution des cas a été contatée Sur le plan épidémiologique, le premier pic a été atteint la 4e semaine du mois de décembre 2009 par l'enregistrement de 166 cas sévères. Depuis la première semaine de janvier 2010, on note une nette diminution de cas. Quant à la répartition géographique, seule les wilayas d'Adrar et de Naâma n'ont pas déclaré de cas de grippe A. Ce qui a fait l'objet d'une étude suivie par les services d'épidémiologie. La wilaya la plus touchée est Alger avec 26% de cas, d'après la même source.