Véritable révélation de cette CAN 2010, auteur de très belles prestations avec les Verts, le joueur de Portsmouth, Hacen Yebda, nous livre ses impressions sur la participation de l'EN à cette 27e CAN. Nous l'avons rencontré la veille de notre retour en Algérie. Il se confie aux lecteurs du Temps d'Algérie. Quel bilan faites-vous du parcours de l'équipe nationale durant cette 27e CAN ? J'estime qu'on a fait un très bon parcours. Au départ, notre souci était de sortir des poules indemnes. On a réussi donc à atteindre cet objectif. A mesure que les matches se déroulaient, on a réussi à monter en puissance. On est fier de notre parcours, en dépit de notre entrée ratée en compétition face au Malawi, mais on prouvé par la suite que cette défaite n'était qu'un accident de parcours qui peut arriver à n'importe quelle équipe au monde. L'équipe a très bien réagi, c'est ce qu'il faut retenir de cette CAN que je qualifierai de réussite totale. Il y a eu aussi des enseignements à tirer... C'est sûr, aussi bien dans la défaite que dans la victoire. Il y a un staff technique sur place qui va prendre du recul par rapport à tout ce qui s'est passé et tirer les conclusions qu'il faut de cette compétition. La défaite face à l'Egypte n'a-t-elle pas terni votre parcours ? Pas du tout, vous avez vu dans quelles conditions on a perdu le match, c'est la loi du football, un jour tu gagnes, un autre tu perds. J'estime que nous avons fourni un très bon parcours malgré cette amère défaite contre l'Egypte sur laquelle je n'aimerais pas revenir, car ce ne sont pas les Egyptiens qui nous ont battus mais l'arbitre, qui était très partial. Nous nous sommes bien comportés durant cette CAN qui a été une totale réussite. Même les supporters algériens étaient au rendez-vous... Je tiens à les remercier pour tout ce qu'ils ont fait pour nous. Ils sont vraiment merveilleux, ce n'est pas évident de faire un aussi long déplacement, on aurait voulu leur offrir une victoire et une qualification pour la finale, mais l'arbitre en a voulu autrement. Le public algérien reste l'un des meilleurs que j'ai vu. Vous leur donnez donc rendez-vous pour le Mondial sud-africain au mois de juin prochain, n'est-ce pas ? C'est ça. Cette compétition de très haut niveau sera l'occasion pour nous de confirmer notre très nette progression, où l'on ne risque pas de tomber sur un arbitre aussi malhonnête que Coffi Codjia. Là-bas, ce sont les meilleurs et les plus compétents qui seront retenus. Je sais que notre public sera avec nous pour nous soutenir, comme il a l'habitude de le faire. Nous comptons sur lui en Afrique du Sud. Comment avez-vous vécu cette période de 37 jours ensemble ? C'est vrai, ce fut un très long séjour, c'est la première fois qu'on a eu à vivre ensemble cette belle expérience. Même si elle était longue, elle nous a permis de mieux travailler et de se connaître. On s'est trop déplacé ici en Angola, on a entamé notre compétition à Luanda, puis on est parti à Cabinda où on a joué et gagné contre la Côte d'Ivoire, le lendemain il fallait refaire les bagages et rejoindre la ville de Benguela pour jouer l'Egypte, tout ça est harassant, mais on a fait avec, car c'est ça la particularité de la CAN. Il est vrai que ce n'est pas évident de tenir durant un mois, il peut y avoir des clashes, des tensions, de la fatigue et surtout de la pression des matchs, il faut gérer tout ça. En dépit de tout cela, les joueurs ont quand même résisté, mais si parfois il y a eu de petits accrochages, on est des humains après tout. D'une manière générale, les joueurs se sont très bien comportés et ont honorablement représenté l'Algérie, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Quel regard portez-vous techniquement sur cette compétition ? Il y a eu des hauts et des bas, je pense que le meilleur match de cette compétition restera incontestablement celui qu'on a livré face à la Côte d'Ivoire, il fut d'un très bon niveau, malgré le mauvais état de la pelouse du stade de Cabinda. Je n'ai vu que quelques matchs, qui m'ont paru d'un niveau tout juste moyen. Malgré la présence des cinq équipes mondialistes… La CAN et le Mondial sont deux compétitions diamétralement opposées, y a pas photo entre elles. Vous allez voir l'autre visage des équipes mondialistes en Afrique du Sud, c'est une autre motivation qui animera les joueurs, ça n'a rien à voir avec cette compétition. Les mondialistes se sont bien comportés en cette CAN, il y avait trois équipes sur les quatre en demi-finale. Ce sont les meilleures à l'heure actuelle. On a évoqué avec insistance votre départ en fin de saison du FC Portsmouth. Peut-on connaître quelle sera votre future destination ? J'ai des contacts en France, en Angleterre et ailleurs. Je n'ai pas encore décidé, car j'ai un Mondial à disputer, ensuite on y verra plus clair. Pour le moment, je ne me concentre que sur notre prochaine participation à la Coupe du monde, j'aurai tout le temps de choisir le club qui me sied. Je vais finir mon parcours avec mon club Portsmouth, ensuite j'étudierai toutes les offres. Comment jugez-vous votre prestation personnelle en cette CAN ? J'estime avoir donné le meilleur de moi-même, je laisse le soin aux techniciens et au public algérien d'apprécier ma participation et celle de mon équipe. D'une manière générale, vous êtes satisfait du rendement de l'équipe ? Ah oui ! On s'est donné à fond, ce n'est pas évident de jouer sous 40°C et un taux d'humidité de 80%, le fait d'arriver en demi-finale est une grosse performance. Cela nous donnera plus de confiance à l'avenir. Nous avons atteint largement nos objectifs, en prouvant que notre qualification au Mondial n'est pas usurpée, mais largement méritée. Je suis très satisfait de notre parcours. D'aucuns estiment que cette équipe a besoin d'être renforcée par des joueurs de haut niveau avant le Mondial. Qu'en pensez-vous ? Je ne peux pas répondre à cette question qui reste du ressort exclusif de l'entraîneur. Moi je ne suis qu'un joueur.