Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, s'est entretenu jeudi à Alger avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental et chef de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M. Hany Abdelaziz. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cet entretien, M. Messahel a indiqué avoir eu des discussions avec M. Hany Abdelaziz sur le rôle que doit jouer la Minurso dans la prise en charge d'une grande partie du dossier du Sahara occidental. Le ministre a rappelé, à cette occasion, la position des Nations unies concernant cette question, précisant que sa solution est entre les mains de cette organisation et que le territoire du Sahara occidental est un territoire non autonome tel que défini par les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. M. Messahel a relevé que les négociations informelles qui vont se tenir les 10 et 11 février près de New York entre les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) sous l'égide des Nations unies "entrent aussi dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions onusiennes". "Nous souhaitons que ces négociations puissent avancer dans la mise en œuvre de ce qui a été convenu entre les parties dans le cadre des résolutions des Nations unies, notamment la dernière résolution, 1871, qui appelle les deux parties au conflit à travailler dans le sens d'une solution pour promouvoir l'autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il souligné. Il a réitéré, dans ce contexte, la position "très constante" de l'Algérie sur la question du Sahara occidental, a savoir aboutir à une solution fondée sur le droit "sacré" et "inaliénable" à l'autodétermination du peuple sahraoui. "L'Algérie apportera son soutien comme elle l'a toujours fait aux Nations unies et à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu au Sahara occidental, M. Christopher Ross, dans la recherche d'une solution qui soit fondée sur ce droit sacré à l'autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux résolutions des Nations unies", a-t-il réaffirmé. Pour sa part, M. Hany Abdelaziz a indiqué que cette visite est la première qu'il effectue en Algérie depuis sa prise de fonction en tant que chef de la Minurso. "J'ai pris connaissance des points de vue francs des responsables algériens que je vais transmettre le plus rapidement possible à M. Christopher Ross qui est le premier responsable onusien du processus des négociations entre les deux parties au conflit", a-t-il ajouté. Interrogé sur la possibilité d'élargir les prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l'homme au Sahara occidental, M. Hany Abdelaziz a indiqué que la Minurso "n'a, jusqu'au jour d'aujourd'hui, ni de mandat, ni de moyens pour prendre en charge ce volet". "Cette question doit être décidée par le Conseil de sécurité de l'Onu", a-t-il dit, précisant que si cela devrait arriver "nous allons lui accorder l'importance qu'elle mérite et avec toute la franchise voulue". Par ailleurs, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a indiqué avoir perçu une "disponibilité" chez les deux parties au conflit d'avancer dans la voie des négociations, dont le prochain round, informel, est prévu dans les prochains jours, pour aboutir à un règlement définitif de ce conflit "qui dure depuis plus de 35 ans". "C'est le moment opportun d'entrer en toute sincérité dans les négociations. Le règlement de la question du Sahara occidental n'est pas facile, vu que les positions des deux parties divergent totalement, mais tout reste possible si la volonté existe", a-t-il conclu.