La léthargie ayant caractérisé les discussions autour du problème sahraoui n'est plus de mise depuis plus d'une semaine. Des déclarations des responsables sahraouis sur les violations répétitives du cessez-le feu par les Marocains aux appels au respect des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis, en passant par l'annonce d'une nouvelles date pour un nouveau round de négociations informelles entre les parties belligérantes, il ne se passe pas un jour sans que la communauté internationale évoque d'une manière ou d'une autre la question sahraouie. Une question qui n'a plus été abordée depuis le retour de la militante des droits de l'Homme Aminatou Haidar dans sa ville natale Al Ayoun après une grève de la faim qui a duré plus d'un mois. Pas plus loin que jeudi dernier le chef de la diplomatie espagnole, M. Miguel Moratinos, dont le pays assure actuellement la présidence de l'Union européenne, a appelé, à partir du Parlement européen, à «une solution définitive et durable». De son côté, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a rappelé jeudi à Alger au représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M. Hany Abdelaziz, la position des Nations unies concernant cette question. Il précisera que sa solution demeure aussi entre les mains de cette organisation et que le territoire du Sahara occidental est un territoire non autonome tel que défini par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. M. Messahel a relevé que les négociations informelles qui vont se tenir les 10 et 11 février près de New York entre les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) sous l'égide des Nations unies «entrent aussi dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions onusiennes». «Nous souhaitons que ces négociations puissent avancer dans la mise en œuvre de ce qui a été convenu entre les parties dans le cadre des résolutions des Nations unies, notamment la dernière résolution, 1871, qui appelle les deux parties au conflit à travailler dans le sens d'une solution pour promouvoir l'autodétermination du peuple sahraoui», a souligné M. Messahel. Il a réitéré, dans ce contexte, la position «très constante» de l'Algérie sur la question du Sahara occidental, à savoir aboutir à une solution fondée sur le droit «sacré» et «inaliénable» à l'autodétermination du peuple sahraoui. «L'Algérie apportera son soutien comme elle l'a toujours fait aux Nations unies et à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, M. Christopher Ross, dans la recherche d'une solution qui soit fondée sur ce droit sacré à l'autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux résolutions des Nations unies», a-t-il réaffirmé. Pour sa part, M. Hany Abdelaziz a indiqué que cette visite est la première qu'il effectue en Algérie depuis sa prise de fonction en tant que chef de la Minurso. Interrogé sur la possibilité d'élargir les prérogatives de la Minurso à la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental, M. Hany Abdelaziz a indiqué que la Minurso «n'a, jusqu'au jour d'aujourd'hui, ni de mandat ni de moyens pour prendre en charge ce volet». Quant à la reprise des pourparlers, il dira : «C'est le moment opportun d'entrer en toute sincérité dans les négociations. Le règlement de la question du Sahara occidental n'est pas facile, vu que les positions des deux parties divergent totalement, mais tout reste possible si la volonté existe.» G. H.