La compagnie Aigle Azur, le groupe hôtelier Starwood Hotels and Resorts et l'Office national du tourisme en Algérie se sont associés et ont fusionné leurs efforts. Les trois acteurs se sont donné comme mot d'ordre : le développement du secteur du tourisme en Algérie. Un pays qui recèle d'immenses potentialités en la matière. A ce titre, M. Idjerouidene a résumé ce capital touristique en indiquant : «L'Algérie fera la différence par rapport aux autres pays du monde, par sa diversité naturelle, d'abord, et culturelle ensuite.» Le boss de la compagnie aérienne qui dessert l'Algérie par des vols quotidiens a tenu à étaler davantage sa politique et celle de ses partenaires en matière de tourisme. Dans cet entretien, le directeur général d'Aigle Azur, rencontré mercredi lors de sa conférence de presse animée à Alger, portant thème «Le tourisme en passe de devenir un des secteurs clefs de l'économie en Algérie», nous donne un aperçu de sa vision sur l'avenir du tourisme local et l'apport de sa société à ce secteur. Est-ce qu'on peut avoir votre avis sur le tourisme en Algérie ? Vous savez, ma vision du tourisme en Algérie est tellement claire que je m'investis. Je suis convaincu plus que jamais que notre pays peut et fait déjà l'exception en la matière. Une seule preuve suffit : dans tous les pays du monde, notamment en Tunisie et au Maroc, le tourisme commence par le nord, alors que chez nous le tourisme commence par le sud. Et ce par rapport aux richesses importantes de ce vaste espace algérien. Notre objectif est de voir ce tourisme du sud monté vers le nord car il y a encore d'autres segments à découvrir. Je suis convaincu que le pari sera réussi. A vous entendre parler, on comprend que l'aboutissement d'un tel projet est pour demain ? Peut-être que c'est le cœur qui parle. Mais je vous assure que les moyens existent, la stratégie aussi. Dans ce genre d'initiatives et pour réussir un tel pari il faut savoir être patient, le plus important reste le déclic et cela existe et nous l'avons ressenti à travers les pourparlers et les différentes discussions que nous avons eus avec les différents acteurs de ce secteur. Vous savez le train est déjà en marche et je fais confiance à ce mouvement. Mais je tiens à préciser qu'il faut d'abord que les mentalités changent, c'est devenu une condition pour voir l'Algérie submergée par les touristes du monde entier. Avons-nous les moyens humains et matériels pour faire de l'Algérie une destination touristique ? Tout le monde sait que la rente essentielle de l'Algérie est le pétrole, mais un jour ou l'autre il faut s'en séparer et se tourner vers d'autres secteurs plus porteurs. En effet, il existe des pays à travers le monde où le tourisme est la première ressource, pourquoi pas d'autant plus que l'Algérie est immense par sa superficie et gâtée par la nature. Elle a cette chance justement de biodiversité. Et puis sur le plan des moyens humains, l'Algérie forme des spécialistes en la matière. En ce qui concerne les moyens matériels, je pense, et là je me fais de la concurrence (rire), l'autoroute Est-ouest permettra aux touristes de découvrir ce pays en long et en large en voiture, et cela en admirant la panoplie de paysage, montagnes, mer et Sahara. Quel est le rôle d'Aigle Azur dans ce domaine ? Comptez-vous apporter votre grain au moulin ? Et comment ! Nous fêterons bientôt nos dix années d'activité en Algérie. Depuis 2001, nous avons réussi à mettre en place une nouvelle politique de transport aérien. Nous avons fait de l'Algérie notre destination favorite, la preuve en est nos tarifs sont les plus bas du marché bien que la concurrence est très rude. Notre apport aux différents projets touristiques consiste en la mise en place d'un programme de vols supplémentaires (charter) afin de transporter les touristes. Nous voulons rester dans le transport dans un premier temps, mais nous pouvons intégrer d'autres secteurs voisins. Cette politique s'inscrit dans la durée et notre investissement est sur le long terme. En conclusion, je peux dire que nous étions déjà au service du tourisme en Algérie. Entretien réalisé par