Une mission internationale, représentant l'ONU et les pays africains, s'est rendue hier à Niamey pour «s'enquérir» de la situation au Niger où les putschistes ayant renversé le président Mamadou Tandja donnent des gages de bonne volonté sur un retour à la démocratie. «Nous venons nous enquérir ensemble de la situation qui prévaut au Niger. Nous allons rencontrer les autorités actuelles avec qui nous aurons des discussions», a déclaré à son arrivée Mohamed Ibn Chambas, président de la commission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Répondant aux nombreux appels de la communauté internationale, la junte a annoncé samedi que des élections auraient lieu, sans toutefois préciser de date. Jeudi, un «conseil suprême pour la restauration de la démocratie» a déposé le président Mamadou Tandja à l'issue de combats autour du palais présidentiel. Il a dissous le gouvernement et suspendu la Constitution très controversée adoptée en août 2009. «Notre intention est d'assainir la situation politique, de réconcilier les Nigériens. Nous comptons organiser les élections, mais avant, il faut assainir la situation», a assuré le colonel Djibrilla Hamidou Hima, l'un des hommes forts du CSRD, en marge d'un sommet de chefs d'Etat ouest-africains à Bamako. La communauté internationale a largement condamné le coup d'Etat. Mais elle a surtout appelé à un retour à des règles démocratiques après avoir vivement critiqué ces derniers mois l'attitude de M. Tandja. Au Niger, de nombreux appels à la tenue d'élections ont aussi été lancés, notamment par l'Association nigérienne pour la défense des droits de l'homme (ANDDH), qui a demandé que les soldats putschistes ne s'y présentent pas. Par ailleurs, cinq ministres du gouvernement du président Mamadou Tandja sont encore aux mains de la junte, qui a pourtant assuré les avoir tous libérés, a affirmé un porte-parole de l'ex-parti au pouvoir, le MNSD.