Une mission internationale, représentant l'ONU et les pays africains, est arrivée dimanche à Niamey pour s'enquérir de la situation au Niger après le coup d'Etat militaire qui a renversé le président Mamadou Tandja. La délégation comprend Saïd Djinnit, représentant du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), et Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). 'Nous venons nous enquérir ensemble de la situation qui prévaut au Niger. Nous allons rencontrer les autorités actuelles avec qui nous aurons des discussions', a déclaré M. Chambas. Jeudi, un 'Conseil suprême pour la restauration de la démocratie' (CSRD, junte) a déposé le président Mamadou Tandja à l'issue de combats autour du palais présidentiel. Il a dissous le gouvernement et suspendu la Constitution très controversée adoptée en août 2009 pour permettre à M. Tandja de se maintenir au pouvoir "Notre intention est d'assainir la situation politique, de réconcilier les Nigériens. Nous comptons organiser les élections, mais avant, il faut assainir la situation". Tel est, selon l'un de ses dirigeants, le programme fixé par la junte militaire, qui s'est emparée jeudi du pouvoir au Niger à la faveur d'un putsch. D'après le colonel Djibrilla Hamidou Hima, le but est bien de rendre le pouvoir au peuple. "Nous ne sommes pas des Moussa Dadis Camara (chef de la junte guinéenne), nous sommes ATT", Amadou Toumani Touré, le président malien qui a pris le pouvoir en 1991 à la faveur d'un coup d'Etat, avant de le remettre aux civils en 1992 et d'être démocratiquement élu en 2002. La junte au pouvoir a toutefois refusé de fournir toute indication sur le calendrier des élections. Mais il donne des signes d'apaisement. "Je peux vous dire que tous les membres du dernier gouvernement Tandja sont désormais libres", a annoncé le colonel Hima. Ces ministres avaient été arrêtés pendant le coup d'Etat, qui a eu lieu jeudi pendant une réunion du conseil des ministres, tout comme le président Mamadou Tandja, toujours détenu . A cette occasion, le "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" (CSRD, junte) avait dissous le gouvernement et suspendu la Constitution très controversée, adoptée en août 2009.