Depuis la fermeture de l'école primaire de village Agouni Mazouène, dans la commune d'Akkerou, depuis de longues années, fermeture décidée en raison bien sûre du manque d'effectif, c'est un véritable parcours de combattant que mènent au quotidien les potaches des quatre villages d'Alma Allal, Kissoum, Aït Bouslimane et Agouni Mazouène pour rallier les deux autres établissements scolaires, où ils sont inscrits, à savoir ceux implantés aux villages de Tigounatine et Alma Guechtoune. En effet, les élèves de ces villages sont transportés par les moyens de la commune avec les lycéens qui poursuivent, eux aussi, leur enseignement secondaire au niveau de deux communes voisines, à savoir Azazga et Yakouren, étant donné que la commune d'Akkerou est, pour le moment, dépourvue d'un lycée. De ce fait, les élèves de ces villages sont contraints, d'après le maire, de se lever chaque jour à 5h et de renter le soir vers 18h. Une situation qui se répercutera négativement sur leur rendement scolaire, car ils ne peuvent supporter une telle charge au quotidien. Conscient de cette situation, le premier responsable de la municipalité ne compte pas rester les bras croisés. «On projette d'acheter un petit fourgon pour les élèves de ces villages situés loin des écoles primaires le plus vite possible pour régler une fois pour toutes cet épineux problème qui n'a que trop duré», rassure M. Maouel, et de signaler que sa commune est dotée de pas moins de 9 bus. A rappeler que les quatre villages cités plus hauts sont classés par la DAS parmi les villages les plus pauvres de toute la wilaya de Tizi Ouzou. «J'ai l'impression que ce sont les élèves de ces villages qui réussissent à la fin de l'année, la majorité d'entre eux obtient le bac aisément», nous déclare toujours le même responsable. En effet, les conditions de vie sont intenables dans cette commune forestière. L'exode rural y a trouvé le terrain propice. De 6400 habitants recensés il y a dix ans, il ne reste que 4600 habitants actuellement. Leur nombre se rétrécit d'année en année. Pour ceux qui peuvent, ils préfèrent fuir les villages pour s'installer sous des cieux beaucoup plus cléments. Toute cette région de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment dans les deux communes de Zekri et Akkerou, les conditions de scolarité sont des plus difficiles. Des villages entiers sont dépourvus de toute infrastructure scolaire. Ce qui nécessite de longs déplacements avec tous les risques que cela suppose. Mais l'on s'accorde à dire que, contrairement à ce que pensent certains, c'est-à-dire que les dures conditions de scolarité conduisent à des résultats catastrophiques, c'est l'opposé qui se produit. Les élèves issus de cette région sont brillants et la majorité atteint le niveau universitaire. Réussir les études reste la seule et unique voie pour les élèves de se soustraire à la région.