Le théâtre municipal de Sétif, qui accueille près d'une centaine d'élèves, donne l'air d'un véritable conservatoire de musique. Les activités programmées par le département de la culture de l'APC de Sétif depuis la restauration de l'institution culturelle, véritable chef-d'œuvre architectural qui date de l'ère coloniale, participent à l'animation qui règne au sein du théâtre, grâce à deux écoles d'apprentissage de musique, et les ateliers ne désemplissent pas. Il s'agit d'enfants qui travaillent à l'ombre, mais où les efforts sont visibles à l'occasion des cérémonies officielles organisées par la wilaya de Sétif. Les programmes collectifs qui reprennent les répertoires de la musique andalouse ou encore les œuvres de Mozart, Beethoven, Strauss, Chostakovitch sont présentés au grand public. Pour Laïd Ferhat, l'initiateur bénévole, un professeur de musique de profession, l'expérience de l'école de musique a réussi à Sétif, puisque son groupe, composé d'une trentaine d'enfants, est parvenu à glaner à quatre reprises le premier prix du festival annuel de la musique classique de Boumerdès. Cette année encore, on tente de «maintenir le rythme» avec une nouvelle consécration. Mais le formateur d'une cinquantaine d'enfants des deux sexes estime que depuis plus d'une décennie après la réhabilitation de la bâtisse culturelle, Sétif attend toujours l'institutionnalisation d'un conservatoire à même de prendre en charge la masse des enfants, dans un cadre officiel. «Ce sont des enfants très doués», nous explique notre interlocuteur. «Certains d'entre eux parviennent à manier un instrument de musique dès le premier jour déjà», enchaîne-t-il. Autant dire qu'en attendant l'ouverture d'un conservatoire, durant les six dernières années, près de 500 enfants ont été formés au théâtre de Sétif sous l'égide de la municipalité. Certains d'entre eux sont allés intégrer des troupes locales, alors que d'autres, fidèles à leur apprentissage, en font l'une des activités privilégiées de loisir et de détente en famille.