Fidèle à sa tradition de reconnaissance du mérite des artistes de leur vivant, la maison de la culture de Tizi-Ouzou rend hommage, du 4 au 6 mars à Boudjemaa El Ankis, l'un des virtuoses qui a marqué de son empreinte la chanson chaabie. La première journée de cette manifestation a été marquée jeudi par une exposition de photos et objets personnels, dont notamment des instruments de musique utilisés par cette icône du chaabi, en plus de l'invitation faite au public pour découvrir les multiples facettes d'artistes nationaux, à travers une exposition de livres biographiques, organisée par les éditions multilivres. Apportant leur touche à cet événement culturel, rehaussé par une exposition-vente de supports audio et vidéo baptisée "Spécial chaabie dialna", les élèves de l'école régionale des beaux arts d'Azzazga ont tenu, à leur manière, à rendre hommage à l'auteur de l'immortel tube "Ah Ya Intya", en réalisant son portrait. Au programme figurent également des projections "non stop" de concerts animés par Boudjemaa El Ankis. Le tout sera ponctué par l'organisation, samedi, d'un gala artistique animé par un florilège de chanteurs chaabis, tels que Mokhtar El Ankis, Abdelhakim El Ankis, Abdelkader Chechem, Cherif Douzene et Hadi Tafri. Boudjemaa El Ankis est né le 17 juin 1927 à Alger. De son vrai nom, Mohamed Boudjamaa, il est originaire d'Azeffoun (Tizi-Ouzou) pépinière d'artistes d'où sont issus de nombreux ténors de l'art, tels Mohamed Iguerbouchene, Hadj M'hamed El Anka, M'hamed Issiakhem et autres. El Ankis est le diminutif d'El Anka, le grand maître que le petit rossignol entreprit d'imiter, dés le jeune âge, en s'essayant à la mandoline, puis à la guitare, tout en écoutant son idole. Il apprit beaucoup également auprès d'artistes prestigieux, tel que cheikh Said El Meddah. C'est en 1942, qu'il interpréta, pour la première fois en public et à l'occasion d'un mariage, la chanson "O admirateur, prie sur le prophète". En 1945, il intégra une troupe musicale où il évolua aux cotés de deux monuments du chaabi de tous les temps, en l'occurrence El Anka et M'rizek. Il débuta avec un répertoire de "m'dih", composé de qassidat. Le moudjahid El Ankis qui fut arrêté en 1957 et 1960 pour son engagement aux cotés de la Révolution, est l'auteur de la chanson "Djana El Intissar", composée en 1961 et dédiée aux manifestations populaires du 11 décembre de la même année. Les préoccupations de la jeunesse sont le thème dominant des œuvres de ce maître du chaabi, suivi en cela par d'autres disciples que sont Amar Ezzahi, Guerrouabi, Hassen Said , El Achab, et autres férus de ce genre musical.