1777 stagiaires sont inscrits pour la session de février qui s'est ouverte dimanche dans tous les établissements de la formation professionnelle de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. On est loin du nombre de places pédagogiques qui est de 2660. Le taux d'occupation est faible surtout en matière d'apprentissage avec 48%. Pour le résidentiel, il est de 61%. En effet, la wilaya dispose de 2 instituts et de 11 centres de formation professionnelle. Les 20 branches dispensées sont encadrées par 260 enseignants. Ces structures sont renforcées par l'apport des écoles privées. Avec ce nombre, Bordj Bou Arréridj a connu un bond quantitatif certain. Même pour la qualité, le renfort est remarquable. De la maçonnerie, l'électricité bâtiment, la plomberie et la mécanique automobile, l'enseignement est passé à l'informatique, l'électronique et la comptabilité. Les diplômes octroyés aux stagiaires vont du certificat d'aptitude professionnelle au brevet de technicien supérieur. On note toutefois un retour aux anciens métiers. La complexité de la société a augmenté le besoin pour des activités qu'on croyait révolues. Comme la région est vaste, les centres sont répartis aux quatre coins de la wilaya. El Hamadia, Bordj Ghedir, Mansourah, Aïn Taghrout, El Anasser, Ras El Oued, Zemmoura, Medjana et bien sûr Bordj Bou Arréridj ont leurs centres. Ces derniers ont même leurs internats. Autant dire que les jeunes sont placés dans de bonnes conditions. Naturellement, des imperfections existent tant dans la qualité de l'hébergement que le niveau de l'enseignement. Beaucoup de stagiaires se sont plaints des circonstances qui accompagnent leur formation. Mais au moins, ils sont assurés d'avoir un métier d'avenir. Adéquation avec le système d'emploi Alors pourquoi ils ne sont pas nombreux à se rendre aux centres de formation professionnelle. Ces derniers sont normalement les lieux de prédilection pour les victimes de l'échec scolaire. C'est dans ces structures qu'ils se préparent à la vie active. Le chômage et surtout l'absence de perspectives peuvent les mener à des comportements négatifs. Comme les fléaux sociaux les guettent, la société se doit de ne pas les abandonner. Or, le meilleur moyen de les prendre, c'est de leur offrir justement de bonnes perspectives. La non-concordance entre les capacités d'accueil et le nombre de demandes qui a obligé les responsables du secteur à supprimer les examens d'entrée pose d'abord la question de l'efficacité des opérations de sensibilisation. C'est vrai que des dépliants sont distribués et des affiches placardées et des spots diffusées à travers la radio. Mais il faut plus pour attirer les jeunes. La décision de créer un site propre à la direction de la wilaya est un pas dans le bon sens sachant l'intérêt pour l'internet. L'implication des associations de jeunes est nécessaire également. Le jeune n'est pas un papier pour qu'il soit traité comme tel. Seule une explication poussée, des exemples et surtout des modèles sont à même de pousser les jeunes à venir nombreux dans les centres. Les responsables de la communication dans le secteur ont du pain sur la planche. Cependant le non-remplissage ne s'explique pas seulement par le manque d'engouement des jeunes. Des raisons sociologiques sont derrière ce choix. De nouveaux centres vont ouvrir Beaucoup de villageois préfèrent les grandes villes pour suivre leur formation. Les centres sont partout, mais les jeunes aiment venir à Bordj. La qualité de l'enseignement qui y est dispensée n'est pas la seule raison. Les responsables qui pensaient rapprocher la formation des stagiaires doivent revoir leur copie. Autre défi pour le secteur, l'adéquation de la formation avec le marché de l'emploi. C'est même le devenir du secteur qui est en jeu. Avec la dynamique de l'investissement, beaucoup de débouchés s'offrent aux chômeurs . Mais pour s'assurer les postes proposés, il faut être à la hauteur des attentes. Cela pose la question de la prise en considération des besoins des industriels. C'est vrai qu'une orientation vers l'électronique a été constatée. Mais une entreprise, c'est une série d'activités. Les centres ne peuvent pas tout assurer. Ils ne peuvent surtout pas prendre en charge des formations pour une durée précise sauf en cas de conventions qui commencent à se multiplier. Cela a amené les responsables du secteur à proposer aux jeunes qui le désirent de prendre en charge leur formation dans d'autres wilayas . L'hébergement existe, les moyens pédagogiques aussi. Encore faut-il que les jeunes le sachent. Savent-ils que pour la catégorie des 16-20 ans, il existe une convention avec le secteur de l'emploi pour leur offrir des formations en maçonnerie, plomberie, cuisine pour collectivités locales, soudure et menuiserie bâtiment ? Les femmes au foyer ne sont pas en reste avec des possibilités pour apprendre des métiers comme la couture, la pâtisserie et la broderie La communication est importante aujourd'hui plus que jamais d'autant que l'avenir est à ce secteur. Assurément, des perspectives intéressantes avec de nouvelles structures comme le centre d'El Mehir qui n'attend que sa budgétisation et Khelil, Hasnaoua, El Euch et Ras El Oued 2 qui ne sont pas créés officiellement même si les travaux de construction sont terminés. Un effort pour l'humanisation des structures est en train d'être accompli avec la création d'associations sportives et culturelles dans chaque centre. La wilaya qui devra réceptionner une nouvelle ville industrielle et 5 zones d'activité attend beaucoup du secteur. L'APW consacre même sa prochaine session à l'étude de ce dossier. Peut-être que d'autres propositions pour améliorer son rendement vont voir le jour.