Même si le nombre de 100 000 entreprises créées par des femmes avancé par le Centre national du registre du commerce est contesté par l'association Savoir et Vouloir entreprendre (SEVE), les acquis réalisés par la femme algérienne reflètent l'importance de sa contribution à l'impulsion du processus de développement économique du pays. Les femmes chefs d'entreprises ont beaucoup évolué et prospèrent dans les différents secteurs réservés auparavant aux hommes. Disposant de réelles opportunités de développement, les chefs d'entreprises femmes sont de plus en plus jeunes et se caractérisent par une capacité de maîtrise des nouvelles technologies. Autant de progrès qui prouvent qu'elles ont réussi à dépasser les préjugés concernant les raisons de leurs échecs en raison des tâches domestiques qui leur incombent. Certaines entreprises, à l'image de la société de relations publiques TR Media Hill Knowlton et de Dimension Data Algérie, ont été créées en partenariat ou font partie de groupes internationaux. «Les femmes réussissent dans tous les domaines», témoigne Saïda Otmanetolba, directrice de la société de relations publiques TR Media Hill Knowlton. Même si elle tient à ne pas faire de différences entre les hommes et les femme chefs d'entreprises, elle souhaite que les femmes soient soutenues par les hommes dans leur évolution. Pour elle, la réussite de ses pairs est conditionnée par l'aide prodiguée par la petite famille et l'entourage social d'une manière générale. L'action de l'association SEVE, dont elle est membre actif, vise actuellement à élargir le champ de l'entreprenariat féminin en signant une convention de partenariat avec la Caisse nationale d'assurance chômage à travers laquelle les femmes porteuses de projets peuvent obtenir un crédit qui peut atteindre un montant de 5 millions DA pour lancer des micros-projets, notamment dans les domaines de l'aviculture et les petits élevages. Ces crédits seront destinés principalement aux femmes des milieux ruraux ou zones isolées, a précisé Saïda Otmanetolba. Pour Farah Tabti, directrice de l'entreprise Dimension Data Algérie, «la femme a beaucoup apporté à l'économie nationale». En l'absence d'enquête spécifique sur leur rôle dans la vie économique, les femmes chefs d'entreprises ont le mérite d'avoir atteint un certain niveau de maturité et amélioré leurs capacités professionnelles. Bien que certaines d'entre elles relèvent des réticences au niveau des banques, d'autres considèrent qu'elles sont traitées sur le même pied d'égalité. Le champ de leurs interventions est appelé à être renforcé davantage, à la lumière de leurs orientations vers des domaines innovants et l'adoption des nouvelles technologies de l'information, de la communication et de méthodes de gestion innovantes. Cependant, les opportunités d'accès de la femme à l'emploi sont sensiblement plus élevées en milieu urbain qu'en milieu rural, attestent les spécialistes. Certaines femmes, qui participent pourtant à améliorer les ressources de leurs ménages en se lançant dans des activités comme la fabrication du pain traditionnel, ne sont pas perçues comme entrepreneur et leurs activités de production à domicile sont indissociables de leur statut de maîtresse de maison. Malgré l'emploi de plusieurs ouvrières, ces femmes n'évoluent pas au rang de femmes chefs de micro-entreprises. Par ailleurs, les femmes chefs d'entreprises reconnaissent la difficulté de gérer la vie familiale et professionnelle. La présence aux repas pour Farah Tabti est indispensable, car de son avis, ce moment est l'un des moyens de garder le lien familial.