Avec seulement une cinquantaine de cancérologues pédiatriques en Algérie, le cancer chez l'enfant qui représente 10% de l'ensemble des tumeurs constitue un véritable problème lié notamment à la prise en charge. Si l'on compare l'Algérie aux autres pays, occidentaux et même arabes, on peut dire qu'elle se situe dans les derniers rangs. En Egypte par exemple, on compte pas moins de 220 cancérologues pédiatriques. Le Pr Bestandji, vice-président de la société arabe d'oncologie pédiatrique (PASPO) et président du comité d'organisation du congrès international «les printanières d'oncologie» qui se tient à Constantine du 25 au 27 mars au niveau de l'auditorium de l'université Mentouri a estimé que la prise en charge des enfants atteints du cancer fait défaut car «l'enfant ou l'adolescent est bafoué entre le pédiatre et le cancérologue pour adultes en matière de suivi». Une grande confusion règne et le Pr a précisé : «Dans les autres pays, l'enfant est suivi par un seul médecin jusqu'à l'âge de 20 ans». Un autre problème qui concerne l'oncologie pédiatrique, celui du manque de registre national pour mesurer l'ampleur de cette maladie chez les enfants» à Annaba (où le Pr Bestandji exerce), nous recensons 70 nouveaux cas chaque année mais pour une évaluation nationale, elle reste à voir», précise-t-il. Concernant toujours la prise en charge des cancers des enfants, les structures manquent énormément et celles qui existent sont incapables de suffire au nombre de plus en plus croissant des malades. Il y a ceux qui ne sont pas encore opérationnels comme celui de Annaba : «Il devrait prendre naissance dans les années 90 mais la structure n'est pas opérationnelle jusqu'à présent», renseigne le professeur qui ajoute : «Les délais pour les rendez-vous pour les séances de radiothérapie sont de 6 mois», ce qui est supposé comme un long délai, mais la particularités pour les cancers des enfants, c'est que ces jeunes malades, «lorsqu'ils sont préparés, acceptent mieux leur maladie», selon toujours le Pr Bestandji. Par ailleurs, ces déclarations ont été faites à l'occasion de la tenue du congrès international d'oncologie pédiatrique organisé sous le haut patronage du président de la République qui constitue un événement pour les cancérologues algériens de s'adapter aux nouvelles expériences et nouveaux traitements, surtout pour les tumeurs mal prises en charge. Il est à noter la participation d'éminents professeurs venus des meilleures institutions du monde, notamment les USA, le Canada, la Suisse, l'Afrique du sud, la France, l'Arabie saoudite, la Jordanie, la Tunisie et le Maroc. De son côté, le Pr Filali, président du congrès et chef du service d'oncologie au CHU de Constantine, a estimé que ces journées sont une opportunité de rencontre avec les plus grands spécialistes qui essayeront durant deux jours d'échanger leurs expériences et enrichir par la même occasion les connaissances des cancérologues pédiatres algériens. Lors de son intervention, le Pr Filali n'a pas manqué de souligner que «la prise en charge du cancer est devenue une affaire de tous et l'élaboration d'un programme national pour le cancer est une priorité et un challenge pour la santé».