Quelque 1 500 nouveaux cas de cancer chez les enfants sont enregistrés chaque année en Algérie, a révélé le Pr Kamel Bouzid, chef de service au centre Pierre-et-Marie-Curie (centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha). Le Pr Bouzid a affirmé à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, célébrée le 4 février, qu'il s'agit dans “les deux tiers des cas de tumeurs dures et de leucémie que l'on peut soigner et guérir définitivement si le diagnostic est précoce”. Le Dr Fariha Gachi, pédiatre au service de chimiothérapie du CHU Mustapha-Pacha, a indiqué que “ce dernier prend en charge 300 cas chaque année, dont 50% au stade avancé, qui sont suivis au centre Pierre-et-Marie-Curie”. “Avec un diagnostic précoce et une bonne prise en charge des malades, on peut sauver 25% des personnes atteintes”, a-t-elle précisé, soulignant que “dans la plupart des cas, la maladie est diagnotiquée à un stade avancé”. Selon le Dr Gachi, les cancers les plus répandus chez les enfants en Algérie, et qui relèvent dans la majorité des cas des formes génétiques sont notamment les tumeurs dures — 150 nouveaux cas sont enregistrés chaque année — dont les tumeurs de cerveau, de l'œil, des os et des muscles. Le cancer touche en général toutes les catégories d'âge chez l'enfant. La spécialiste a déploré, toutefois, l'absence de centres spécialisés à travers le pays, ce qui entraîne un afflux des citoyens vers le centre Pierre-et-Marie-Curie qui accueille 80% des personnes atteintes, des régions de l'intérieur du pays, parmi les familles à faible revenu. Le centre des cancéreux peut assurer l'hospitalisation de 260 malades uniquement par mois et dispense 160 chimiothérapies pendant la même période. 40% bénéficient des soins ambulatoires. Face à cette situation causée par le manque de lits dans le centre, le Dr Gachi a déploré “les efforts marathon” du malade qui passe des mois à faire la navette entre son lieu de résidence et Alger pour obtenir une place à l'hôpital.