Maintenant que l'accord russo-américain sur la réduction des armes stratégiques se précise, Start II devrait être paraphé en avril prochain (c'est le lieu de la signature de ce traité qui vient d'être révélé). A Prague, le printemps n'en sera que plus beau. Une signification particulière à ce choix qui correspond au souhait des Etats-Unis de choisir la République tchèque comme lieu de signature de cet accord ? Si Washington a demandé que Prague soit retenu pour abriter la cérémonie officielle, c'est parce que le Président Obama y avait fait un discours sur le contrôle des armes et la non-prolifération nucléaire. Ce qui avait très peu convaincu Nicolas Sarkozy, un monde dénucléarisé n'est que pure utopie. Mais bien des analystes croient que le choix de Prague par le gouvernement des Etats-Unis obéit à d'autres considérations. Comme il le promettait à son homologue russe Dmitri Medvedev au début de son mandat présidentiel, Barack Obama n'a pas renoncé définitivement à l'installation d'un bouclier antimissiles US sur le sol européen. Celui que Washington présente comme le système adéquat pour contrer la menace iranienne mais que Moscou continue d'observer du mauvais œil. Inutile de tourner autour de la rampe de lancement, s'il venait à être déployé, la Roumanie et la République tchèque sont aptes à dégager les assiettes de terrain. Ainsi, le choix de Prague par les Etats-Unis ne serait pas fortuit. Ils voudraient prouver à la Fédération de Russie toute leur bonne volonté quant aux objectifs réels (anti-iraniens ?) de leur nouveau parapluie nucléaire. Les Etats-Unis, qui viennent d'ouvrir un dialogue stratégique avec Islamabad sur fond de tensions sur le nucléaire pakistanais, continuent d'œuvrer pour le ralliement de la Russie au projet de sanctions contre le régime de Téhéran. Après la «large convergence de vues» par vidéo-conférence entre Obama, Sarkozy, Merkel et Brown, se sont ouvertes les discussions entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne sur un projet américain visant à imposer un nouveau train de sanctions à la République islamique d'Iran. Le bloc occidental a-t-il de plus en plus d'espoir de voir la Russie se joindre au club de Pittsburg après que la Chine a finalement accepté d'assister aux pourparlers par le biais de hauts responsables de sa diplomatie? Après des semaines de refus de la part des autorités de Pékin de toute présence à la table des négociations à six, ce premier pas est déjà un signe encourageant. Dans ces conditions-là, il n'est pas question de relâcher la pression sur les pays réticents à un quatrième train de sanctions anti-mollahs. A Prague ou partout ailleurs, les Etats-Unis continueraient de faire les «yeux doux» pour charmer ses partenaires, les alliés de Téhéran en premier lieu. Aussi avec le présent «désamour» entre Washington et Tel-Aviv qui a atteint son comble ? Même avec l'annonce de nouvelles constructions à El Qods-Est, la sécurité d'Israël continuera de primer sur tout, par la grâce d'un inusable cordon ombilical.