Radieuse était Hillary Clinton à l'annonce de l'accord sur la réduction d'armes stratégiques entre Washington et Moscou. Le pacte sera signé à Prague, le 8 avril prochain. Mais est-il utile au-delà du fait qu'il devrait servir d'exemple à suivre pour tous les pays qui s'engagent dans la course à l'armement nucléaire, côté corde ? Pour bon nombre d'experts militaires, la signature de ce traité ne veut plus dire grand-chose. La course aux armements entre les deux colosses de la guerre froide n'existe plus et qu'un conflit nucléaire entre les deux pays est nul. Il y a des tourments internationaux beaucoup plus graves et qu'il faut stopper dans des délais relativement courts si la communauté internationale ne veut pas qu'un jour la bombe lui explose à la figure. Qui désigner comme premier blâmable dans cette «compétition atomique» ? L'Etat hébreu qui enterre ses officiers, qui cache quelque 200 ogives nucléaires, qui refuse de cesser la colonisation et qui se prépare à une nouvelle guerre contre l'islamisme armé ? Le Pakistan qui s'attend à ce que lui soit versé en juin prochain, une aide conséquente de la part des Etats-Unis pour la poursuite d'une lutte efficace contre les talibans en particulier et le djihadisme en général alors que les discussions sur le nucléaire pakistanais n'ont toujours pas connu une avancée spectaculaire ? L'Iran qui ne croit plus en les garanties du groupe des «six», qui s'obstine à enrichir faiblement de l'uranium sur son sol, qui compte sur ses bras armés au Moyen-Orient pour brouiller les cartes et sur ses alliés latinos pour ne serait-ce que freiner les fortes nuisances de ses pires ennemis à l'Ouest ? Les latinos, il en est encore question cette semaine. Du président Hugo Chavez qui s'en est pris violemment à Hillary Clinton. Bizarrement, celle-ci lui rappelle une certaine Condoleezza Rice qui avait cette «sale» manie à croire que le continent latino-américain est la propriété des Etats-Unis. Adepte de l'internationalisation de la politique étrangère US, Mme Clinton serait-elle plus impériale que l'ancienne Secrétaire d'Etat américaine ? Aux yeux du Bolivarien, excepté la couleur de peau entre les deux dames, elles se valent. L'actuelle patronne de la diplomatie US se plaît aussi à proférer des menaces contre des pays souverains. Le maître de Caracas n'a pas gobé qu'Hillary Clinton dise que tous les pays qui entretiennent des relations avec le régime de Téhéran devront s'attendre à en payer les conséquences. Qui veut dire en clair, subir la colère du gendarme du monde. C'est du moins ce que le président Chavez a tiré comme conclusion des déclarations de la «dame blanche au poing de fer». S'il a un conseil à lui donner, lequel choisirait le chef de file des néo-socialistes latinos ? De s'occuper de la «santé fragile» de son chef, le projet de réforme de l'assurance maladie devant être revoté ? Ou de regarder vers la mer Jaune où un navire de guerre sud-coréen a sombré mystérieusement près de la frontière avec le Nord ? S'il s'avère qu'une torpille nord-coréenne est à l'origine de ce naufrage, les Etats-Unis n'auraient-ils pas mieux à faire que de présenter Start II comme le plus beau printemps de Prague ? Sans aucun doute. Ce n'est pas un semblant d'entente entre Obama et Medvedev qui va faire essouffler les coureurs de fond, derrière.