Il opérait depuis quelque temps déjà, un réseau de faux-monnayeurs de nationalité malienne a été démantelé en fin de semaine à Aïn Touta, une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Batna. Les éléments de ce réseau, au nombre de trois, ont été appréhendés, lors d'une opération de filature menée par les éléments de la brigade judiciaire de la sûreté de daïra, en possession de 200 fausses coupures destinées à être écoulées sur le marché de la région. Dans le sillage de cette arrestation, outre les faux billets, un important lot de matériel informatique faisant office de machine à fabriquer de la monnaie nationale a été récupéré. D'après les premiers éléments de l'enquête, les faussaires âgés de 25 à 30 ans ont transformé l'une des chambres de l'hôtel Edahab, sis au cœur de la ville de Aïn Touta, en un véritable atelier de confection de coupures de 1000 DA, déclare une source judiciaire qui précise qu'ils ont été piégés par les services de sécurité suite à des informations précises faisant état de leur comportement douteux dans l'une des chambres de l'hôtel en question. Ils ont été présentés au procureur de la République, lequel a requis leur placement en détention provisoire en attendant leur comparution au tribunal dans les journées à venir. Faut-il par ailleurs dire que les services judiciaires sont parfaitement persuadés que ce genre d'activité opérée par les réseaux du banditisme, des Africains le plus souvent, s'étend à une large échelle nationale et internationale, ce qui a été découvert par les enquêteurs dans de nombreuses opérations de lutte contre le trafic de faux billets de banque le confirme à plus d'un titre. L'on a encore en mémoire «l'affaire des affaires» du faux-monnayage dévoilée en France, il y a quelques mois, et dans laquelle le gouvernement algérien s'est constitué partie civile pour défendre ses intérêts. L'affaire a été qualifiée de la plus importante dans les milieux du faux-monnayage jamais enregistrée durant la dernière décennie. Le quotidien de gauche française Libération et par la voix de son journaliste Guillaume Dasquié en a d'ailleurs beaucoup parlé. Pour rappel, 15 milliards de dinars algériens se sont volatilisés sur le territoire français dans cette affaire. C'était des quantités de rouleaux de papier blanc commandés par la Banque algérienne qui sont détournées par une bande armée dans les environs de Marseille. La marchandise qui devait servir à la fabrication de 15 millions de billets 1000 DA a été dérobée. Depuis, Interpol s'est mobilisé dans l'espoir de retrouver le trésor perdu, mais vainement, les rouleaux de papier blanc restent toujours introuvables, souligne Libération. Il a fallu attendre deux ans pour que la police française saisisse 51 millions de faux dinars algériens à l'aéroport Marignane, destinés à être écoulés en Algérie. Après une enquête minutieuse, il s'était avéré que la somme saisie provenait des rouleaux de papier volés. Deux imprimeries clandestines L'affaire a conduit les enquêteurs dans deux imprimeries clandestines de fabrication du dinar, dont l'une à Naples, appartenant à la Camorra, et par la suite à mettre la main sur des réseaux à une plus grande échelle. Cependant, une grande quantité de papier volé est toujours sans nouvelle, destinée à produire les coupures de 1000 DA qui restent les plus copiées. Par ailleurs, les contrefacteurs africains de chez nous, appréhendés quotidiennement ici et ailleurs lors des multiples opérations menées un peu partout, ne sont pas non plus professionnels uniquement en matière de faux-monnayage. En termes d'escroquerie, aidés par des complices locaux, ils continuent aussi à faire preuve, ils sont vraiment spécialistes, notamment via le Net. L'exemple le plus édifiant est l'astuce à laquelle ils ont recours. Un procédé qui consiste à se faire passer pour un fils ou fille d'un nabab tué lors d'un conflit afro-africain et de ce fait l'escroc se trouve dans l'impossibilité de se déplacer et promet à ses proies, généralement des jeunes frappés de plein fouet par le spectre du chômage, des commissions très conséquentes. Les affaires d'arnaque menées par les Africains ont tendance à prendre de l'ampleur et continuent jusqu'à l'heure actuelle à toucher plusieurs régions du pays et à faire de plus en plus de victimes, d'où une réaction des plus sévères des pouvoirs publics s'avère plus qu'indispensable avant qu'il ne soit tard.