Les prix des fruits et légumes connaissent une certaine folie ces derniers jours après un léger répit. La mercuriale a pris de l'altitude et les petites bourses, celles qui en souffrent souvent, ne savent plus sur quel pied danser. En effet, l'instabilité qui caractérise le marché est des plus dramatiques. C'est même devenu une constante et le marché est la merci des spéculateurs. Lors d'une virée effectuée hier matin au marché couvert de la ville des Genêts, nous avons constaté que les prix de certains produits, notamment les légumes, ont pris une courbe exponentielle. Ce qui est frappant, c'est le prix de l'oignon qui a grimpé à 90 DA le kilogramme. Ceci a contraint les acheteurs à se rabattre sur l'oignon vert qui fait moitié prix. Pour ironiser, une vieille qui n'arrêtait pas de pester devant chaque étalage, a dit que jadis c'était presque une honte d'aller au marché pour acheter de l'oignon. C'était du temps où les jardins potagers étaient une véritable culture pour les familles villageoises. «Je me souviens qu'on n'achetait jamais certains légumes comme les lentilles, l'oignon, l'ail. Maintenant, que les temps ont changé !», ajoute-telle non sans dépit. La tomate ne rougit plus devant le reste puisqu'elle est proposée à 70, voire 80 DA. La courgette est cédée à 70 DA alors que la carotte reste quand même accessible à 30 DA. La quasi-totalité des produits sont intouchables. Qui s'y frotte s'y pique. La pomme de terre se stabilise à 30 DA alors qu'en dehors de la ville elle est cédée à 20 DA. Les fruits ne sont pas également à la portée de tous. L'orange a atteint les 150 DA le kilogramme, la banane 110 DA. Les viandes aussi n'échappent pas à cette folie. Le poulet qui était à 220 DA il y a deux jours seulement a grimpé de 20 DA. Du côté des commerçants, on ne donne aucune explication palpable à ces hausses. Faut-il rappeler qu'avant d'arriver chez le consommateur, les différents produits changent de main à plusieurs reprises. La sardine toujours inaccessible Le prix de la sardine dépasse tout entendement. Bien que la wilaya de Tizi Ouzou dispose d'une façade maritime de 85 km, de deux ports de pêche, Azeffoun et Tigzirt, il n'en demeure pas moins que ce produit halieutique fortement prisé est toujours inaccessible. Il est proposé à 300 DA. Peu avant midi, son prix se situe sous les 250 DA. Cependant, il reste toujours inaccessible. Durant les derniers jours de mauvais temps qu'a connus la wilaya de Tizi Ouzou, la sardine a atteint le prix astronomique de 400 DA.