Des dizaines de milliers de Polonais sont descendus dans les rues de Varsovie dans la nuit de samedi à dimanche pour rendre hommage à leur président, décédé dans le crash de son avion samedi matin en Russie. Ils ont déposé des fleurs et des bougies sur l'avenue menant au palais présidentiel. Beaucoup chantaient et priaient, et dans ce pays où la religion catholique est extrêmement prégnante, les portes des églises sont restées ouvertes dans la nuit pour accueillir les fidèles. Outre Lech Kaczynski et son épouse Maria, on compte parmi les victimes de l'accident le chef des forces armées polonaises, le chef de la marine, le gouverneur de la Banque centrale et de nombreux parlementaires. «Aujourd'hui, face à un tel drame, notre nation reste unie. Il n'y a pas de division entre gauche et droite, les divergences de vues ne comptent pas. Nous sommes ensemble face à cette tragédie», a dit à la télévision le président de la chambre basse du Parlement, Bronislav Komorowski, chargé de l'intérim à la présidence. Komorowski a décrété la journée d'hier jour de deuil national. De très nombreux dirigeants du monde entier ont exprimé leur désarroi après la mort de Kaczynski, 60 ans, dont le frère jumeau Jaroslaw, chef du principal parti d'opposition, s'est rendu sur les lieux du drame pour identifier les victimes. Certains Polonais relevaient l'ironie des circonstances, l'accident dans lequel ont péri beaucoup de membres de l'élite se produisant non loin de l'endroit où les forces soviétiques ont tué, il y a 70 ans, quelque 22 000 soldats et intellectuels polonais, privant alors le pays d'une grande partie de ses leaders.