Après plusieurs correspondances adressées au ministère des Transports pour demande d'audience qui sont restées sans suite, la Fédération nationale des auto-écoles a décidé de suivre l'exemple des enseignants et des praticiens de la santé publique pour se faire entendre. La fédération menace, en effet, de recourir à une grève nationale. Contacté par nos soins, le président de l'organisation syndicale, Aoudia Ahmed Zine Eddine, a affirmé qu'il est fort possible que la base opte pour le débrayage si la tutelle campe sur sa position et refuse d'ouvrir la porte du dialogue, afin de négocier les revendications de la corporation soulevées au ministère depuis plusieurs années. La décision finale sera votée lors du conseil national de la fédération qui aura lieu à la fin du mois en cours, et ce, suite à la tenue du congrès national de la chambre de commerce prévu pour la mi-avril. Selon la même source, la décision d'aller vers une grève se fera en collaboration avec le syndicat des taxis-compteurs et celui des transporteurs privés. Il ajoute, dans le même contexte, que la formation syndicale a préféré laisser du temps à la tutelle, afin de programmer une réunion entre les deux parties, mais «le ministère a préféré la politique de la fuite en avant au lieu de discuter avec la corporation des propriétaires des auto-écoles». Le ministre a, selon M. Aoudia, toujours refusé d'accorder une audience à la fédération. «Il a évoqué comme excuses, durant ces derniers mois, les évènements liés aux différents déplacements de l'équipe nationale de football.» Et d'ajouter : «Plusieurs mois se sont écoulés depuis cet évènement sportif, mais aucun signe ne nous est parvenu. Le ministre a campé sur sa position et c'est cela qui va encourager la corporation à opter pour la grève», dira notre interlocuteur. Il y a lieu de préciser que la plate-forme de revendications des auto-écoles s'articule autour de plusieurs points, dont l'annulation de l'instruction qui exige la programmation des candidats la veille de l'examen. M. Aoudia estime que cette note pénalise le propriétaire de l'auto-école et le candidat. La fédération demande également à bénéficier d'espaces pour permettre aux auto-écoles d'effectuer leur travail (exercice pratique) dans de bonnes conditions. Pour rappel, le ministre des Transports a cité récemment l'existence de 71 espaces réservés à cet effet. La fédération a demandé, par ailleurs, de réactiver les commissions techniques nationales et de wilayas afin d'étudier l'ensemble des dossiers soulevés et avoir un droit de regard sur tout ce qui se passe dans le secteur des transports.