Malgré le recrutement opéré par le biais des différents types de dispositifs pour une prise en charge réelle du cadre de vie, avec en plus la mobilisation d'importants moyens matériels, l'insalubrité règne toujours dans certains quartiers de Berrahal, 30 kilomètres à l'ouest de Annaba. Le niveau d'hygiène publique est jugé ainsi déplorable à l'ex-Aïn Mokra. Les raisons : la non exploitation rationnelle de la main d'œuvre recrutée pour la circonstance et le manque de civisme qui est pour beaucoup dans cette situation à la limite de l'insupportable. Pratiquement au niveau de toutes les cités urbaines de Berrahal, le regard est vite attiré par le linge de couleur terne, en permanence suspendu aux fenêtres et aux balcons. Mieux encore, certains locataires transgressent manifestement toutes les règles édictées en matière d'hygiène et de sécurité. La vie dans ces «ghettos» du troisième millénaire est devenue, par manque de civisme, un enfer au quotidien. «Ici, on jette les ordures n'importe où, n'importe comment et à n'importe quelle heure», tient à témoigner un habitant. Pis encore, devant ce manque flagrant de civisme, aujourd'hui, l'on signale la prolifération des rongeurs. Ainsi, des dizaines de rats se déplaçant par bandes et capables de faire fuir même des gros chats, font leur apparition et parfois en plein jour. Mais c'est le commerce informel, qualifié de principale source de salubrité, qui reste le point noir de Berrahal. A titre d'exemple, les locataires du quartier des 400 logements ne savent plus à quel saint se vouer, ni à quelle porte frapper, devant le diktat des vendeurs à la sauvette de fruits et légumes et de poulet, qui imposent la loi du plus fort, au su et au vu de tout le monde. En effet, chaque jour et depuis plus d'une décennie, la santé des habitants de cette cité et surtout celle de leurs enfants est quotidiennement menacée par le comportement négatif de vendeurs illicites qui ont carrément squatté les trottoirs en installant des étalages de fortune jusque sur la chaussée. Aussi, des poules sont égorgées et dépouillées des plumes à même le sol sous les balcons des immeubles. Insalubrité extrême, propos malveillants, grossièreté et autres comportements avilissants font le lot quotidien des malheureux locataires du centre-ville qui affirment que cette situation gênante à l'extrême les a forcés à priver leurs épouses et leurs filles de l'usage même de leurs balcons ; ne serait-ce que pour prendre une bouffée d'oxygène. Une situation qui empire de jour en jour et perdure dans l'indifférence générale.