Annaba passera-t-elle cette année une saison estivale sans moustiques ? Nullement, tant les facteurs de prolifération du fléau sont nombreux et les moyens, aussi bien humains que matériels pratiquement inexistants. Autrement dit, les revendeurs de moustiquaires et d'insecticides, à Annaba, ont de beaux jours devant eux, et cela pour longtemps. Pis, aujourd'hui, le calvaire est devenu un véritable casse-tête et une obsession pour la population annabie tout au long de l'année, sauf en hiver. Dans le passé, de grands moyens ont été utilisés et différentes techniques et produits testés sans pour autant arriver à trouver la bonne formule pour débarrasser La Coquette de ce phénomène qui semble intraitable. Pour remédier à ce phénomène, on a même, durant les années 1980 et en 2002, opté pour l'introduction de l'ennemi juré des moustiques, à savoir le gambusia, petit poisson vivipare originaire de l'Amérique du Nord. Ce dernier“bouffe” les larves de moustiques dans les oueds et régions marécageuses. Mais, cette expérience a complètement échoué car la durée de vie de ce poisson a été très courte en raison de la présence d'autres prédateurs, autrement plus féroces, à l'image des grenouilles, serpents, mais, surtout, de l'homme. D'habitude, les opérations de lutte contre les moustiques sont lancées régulièrement chaque mois de mars. Pour cette année, point de réaction de la part des services concernés, à la grande stupéfaction des habitants. Même si, cependant, une société suisse de lutte contre les moustiques est à pied d'œuvre depuis janvier dernier, révèlent des sources proches de l'APC de Annaba. Ainsi, des milliers de caves d'immeubles inondées, surtout dans la plaine Ouest, demeurent non traités. Même les quartiers dits européens d'autrefois, comme Saint-Cloud, Le Magestic, voire même le célèbre cours de la Révolution, au niveau desquels l'entretien était la règle, n'échappent pas à l'envahissement des moustiques, tant l'insalubrité règne en maître sur les lieux et sans que personne ne lève le petit doigt. Pour s'enquérir de la gravité de la situation, il suffit de faire une balade avant le coucher du soleil du côté des zones marécageuses de Sidi-Salem et du lac Fatzara, une dépression qui englobe trois communes (Berrahal, El Eulma et Chorfa), pour voir des nuées de moustiques, tels des nuages noirs, qui commencent à se former. B. B.