Le repos du guerrier semble avoir donné des idées de détente beaucoup moins «nobles» que la mission qui a fait connaître le général français Raymond Germanos qui vient d'être condamné à une année de prison ferme pour avoir téléchargé des milliers d'images pédopornographiques. Entre 1990 et 1991, l'honorable officier supérieur de l'armée hexagonale plastronnait devant les caméras du monde entier pour informer des hauts faits d'armes de la soldatesque coalisée en opération de destruction d'un fantomatique arsenal de destruction massive qu'était censé détenir l'Irak de Saddam Hussein. Le général Germanos dirigeait donc le service d'information et de relations publiques des armées (Sirpa) et c'est en tant que tel qu'il s'était rendu célèbre par ses quotidiennes apparitions sur les écrans de télévision. Il a certes été chef de cabinet de plusieurs ministres de la Défense de son pays, mais cet emploi était trop discret pour le mettre au devant de la scène. Retombé dans l'anonymat de la retraite, il a consacré bien du temps à ses élans penchants d'officier pervers et le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'est pas entouré de toutes les précautions nécessaires, puisqu'il le faisait avec une telle nonchalance que les services d'Interpol ont pu l'identifier et le «balancer» à la police française qui lui a mis la main dessus. Aussi décontracté, il devait certainement se dire qu'après tout, se procurer des images d'enfants sordidement exploités ne devait pas être du même niveau de gravité que ce qu'il faisait en terre mésopotamienne, personne ne lui ayant demandé des comptes sur sa dernière expédition militaire avant son départ au repos. Et le voilà revenu sous les sunlights, le général, pour expliquer aux juges que son intérêt pour les ébats d'enfants n'avait rien à voir avec quelque perversité, mais relevait seulement de la curiosité… intellectuelle ! On ne sait pas si un réalisateur songera un jour à un film sur la piteuse fin professionnelle d'un général de l'armée française, mais loin du parquet de Paris, un Américain vient de porter à l'écran la monumentale et historique fumisterie des armes irakiennes. Green Zone - c'est le titre du film- met en scène une armée qui torture, corrompt et manipule. Il remet vigoureusement en question l'intervention américaine et met nommément George Bush en accusation. Mais Green Zone montre surtout des soldats en proie au doute quant à la noblesse de leur mission conjuguée et à la détresse du devoir non accompli. S'il reste un film d'action hollywoodien spectaculaire, avec ses balles de revolver, ses hélicos pulvérisés au lance-roquettes et ses galeries de voitures fracassées, il n'en demeure pas moins qu'il reste jusqu'à ce jour le regard le plus intéressant sur cette guerre. L'Amérique nous fait voir son prolongement dans la quête de la vérité, au même moment que le général français nous révèle un autre pan de l'horreur dans ses errements personnels. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir