La wilaya de Tizi Ouzou recèle des compétences et des potentialités inestimables en agriculture, mais qui restent, au demeurant, inexploitées d'une manière rationnelle. Il faut reconnaître que la direction de l'agriculture de la wilaya a du pain sur la planche. Il faut dire aussi que les activités à développer par une stratégie adéquate restent à définir. Il est question de mettre les fellahs autour de cette stratégie, les motiver et mettre à leur disposition tous les moyens matériels, financiers (crédits) et informationnels nécessaires pour l'épanouissement de leurs activités. Il faut commencer par recenser les besoins réels des agriculteurs pour aller, d'une manière générale, vers un développement tangible de ce secteur. L'agriculture forme le maillon fort de la chaîne de production agricole. C'est la base sur laquelle les pouvoirs publics doivent se pencher afin de tirer les besoins et les classer par ordre de propriété afin de porter aide et assistance à ce secteur névralgique qui souffre à ce jour d'une gestion inappropriée. La wilaya est divisée en quatre zones La direction de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou a classé le territoire en quatre zones. Ce classement est basé sur la qualité du terrain et des ressources disponibles. La première zone englobe les vallées et les plaines dont la pente est inférieure à 3% et présentant une nature du sol à prédominance limono-sableuse et une pluviométrie supérieure à 600 mm d'eau par an. Cette zone longe l'oued Sebaou et s'étale de Boubehir jusqu'à Tadmait et comprend également les périmètres irrigués de Djebla, de Draâ El Mizan et la petite plaine côtière d'Azeffoun. Ces terres représentent 4,6% de la superficie totale de la wilaya, soit environ 12 000 ha. Elles sont caractérisées par l'abondance des ressources hydrauliques (nappes phréatiques et barrages). Cette zone convient à une agriculture intensive, à l'exemple de l'arboriculture, l'élevage ainsi que les cultures maraîchères. La deuxième zone a des caractéristiques légèrement différentes. La pente des terrains est comprise entre 3% et 12,5%. Ces terres sont localisées dans les communes de Azazga, Fréha, Ouaguenoun, Aït Aïssa Mimoun, Sidi Naâmane, Makouda, Boghni, Ouadhias, Irdjen et Tizi Rached. La nature des sols est argileuse avec une pluviométrie supérieure à 600 mm par an. C'est une zone qui convient aux cultures de la vigne, des légumes secs et à l'arboriculture. Elle représente 10,5% de la superficie de la wilaya, soit 31 059 ha. La troisième zone, quant à elle, englobe des terres présentant une pente comprise entre 12,5% et 25% avec une superficie de 92 940 ha et qui représente 31,42% du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Notons que la nature juridique des terrains est à dominance privée. Cette zone touche essentiellement la montagne côtière de Mizrana à Aït Chafaâ. L'agriculture de subsistance vivrière est prédominante. C'est une polyculture fréquemment associée à l'élevage et dont toute une partie est destinée à la consommation familiale. La quatrième et dernière zone est constituée par des massifs montagneux de l'intérieur où la pente des terrains est supérieure à 25%. L'arboriculture rustique est dominante à l'exemple de l'olivier et du figuier. Il est à souligner que selon toujours le classement de la direction de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou, il existe aussi quatre zones physiques homogènes distinguées : la zone des forêts qui englobe toute la frange est de la wilaya : Zekri, sud d'Aït Chafaa, Akerrou, Yakouren, Bouzeguen, Ifigha et Irdjen. Classement mais pas développement ! Le travail de classement de tout le territoire de la wilaya en zones a été accompli avec succès par les services concernés de la direction de l'agriculture de la wilaya, mais la démarche finale n'est pas amorcée. A quoi sert une étude sans finalité ? L'exemple le plus frappant ce sont les terres fertiles situées aux alentours du barrage dit de Draâ El Mizan. Ces terres ne sont pas exploitées de la manière la plus rationnelle. Le réseau d'irrigation est en panne depuis des années, sans que personne daigne remettre les pendules à l'heure. Pourtant, l'investissement ne demande pas un budget énorme, selon un technicien spécialiste en hydraulique. Durant les années 1980, les terres avoisinant ce barrage alimentaient les marchés du centre du pays en tous produits de cultures maraîchères saisonniers et assuraient des centaines de postes d'emploi. Sur un autre plan, la commune de Tizi Ghennif recèle des potentialités énormes en culture de figuiers. Cet arbre s'adapte d'une manière excellente et le rendement en quantité et qualité en figues sèches dans la région est appréciable. Il faut penser à organiser l'activité par l'octroi d'aides aux agriculteurs afin de mieux travailler leurs terres et s'adapter aux nouveaux modes d'exploitation, comme c'est valable pour d'autres régions, à l'instar de Aïn El Hammam où le cerisier est très répandu et assure des quantités appréciables en cerises chaque année. Pour la culture céréalière, les agriculteurs souffrent d'un manque aigu d'engrais. Les céréaliculteurs de Draâ El Mizan et d'autres régions ont exprimé leur colère face aux retards et insuffisances enregistrés. Même topo chez les apiculteurs de la région de Timizart (daïra de Ouaguenoune). La filière lait nécessite aussi un nouveau regard pour lui donner un nouveau souffle. Il y a aussi d'autres activités importantes comme la culture aquacole, oléicole, viticole, etc. Des potentialités qui ont poussé les représentants diplomatiques étrangers à venir prospecter la région pour lancer des projets probables en commun.