La protestation des 180 employés de la société Transmet Bois de Annaba, qui perdure depuis plus de 5 mois, commence à prendre des proportions inquiétantes. Al'issue du non aboutissement de leur mouvement de protestation, l'absence de dialogue et l'indifférence aussi bien de leur tutelle, que celle des autorités locales, les protestataires sont montés au créneau et ont décidé de sortir cette fois dans la rue, en bloquant la route nationale 16 aux automobilistes, en brûlant, outre les pneus, des troncs d'arbres et le matériel de la société. Dépêchés sur les lieux de la protestation, les éléments de la brigade anti-émeutes ont été confrontés à un vrai bras de fer avec les protestataires, qui sous l'emprise de la colère ont tenté de marcher jusqu'au siège de la wilaya. Empêchés par les éléments sécuritaires, les protestataires ont été contraints de regagner l'enceinte de la société. Une situation qui a provoqué la colère des travailleurs qui ont jeté des pierres sur les forces de sécurité. Suite à quoi, 10 récalcitrants parmi les travailleurs ont été interpellés hier. Déférés le jour même devant le procureur de la République, près le tribunal de Annaba, les 10 employés ont été sommés de citation directe pour comparaître devant la barre du tribunal de la même juridiction, pour répondre des faits qui leur sont reprochés, à savoir atteinte à l'ordre public. Pour rappel, les travailleurs de l'ex-SNBF, sont entrés en protestation depuis plus de 5 mois, revendiquant, outre leurs salaires non perçus, leurs conditions socioprofessionnelles et la situation qui prévaut au sein de leur société, générée par la mauvaise gestion. D'où les divers mouvements et sit-in observés par les travailleurs, qui réclament outre les points initiaux de la revendication le sauvetage de la société, car comme l'ont déclaré les protestataires «la société n'est pas en faillite, ils ont fait en sorte qu'elle le soit, pour qu'elle puisse être vendue». Un employé a fait savoir dans le même sillage «c'est une faillite volontaire préméditée et décidée par les gestionnaires qui veulent couvrir tous les détournements et la mauvaise gestion». L'interlocuteur a ajouté, « nous avons demandé l'ouverture d'une enquête, car cette dernière aura beaucoup de choses à mettre à nu». Il citera entre autres la dilapidation des deniers publics et les détournements. Pour l'heure, le mouvement de protestation se poursuit à l'intérieur de la société, car les services sécuritaires se sont positionnés devant l'entrée principale de l'unité, afin d'éviter tout dérapage.