Le Soir d'Algérie, 28 janvier 2010 Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation renoue avec la protestation et appelle à une grève nationale de quatre jours à compter du 31 janvier prochain. Irane Belkhedim – Alger (Le Soir) – Souhaitant durcir le mouvement de protestation, le syndicat sollicite la mobilisation de toutes les organisations relevant du secteur. «Aujourd'hui, les travailleurs veulent du concret, ils en ont ras-le-bol, un marasme profond et un dégoût général se font ressentir », a expliqué, hier, le responsable de l'organique du SNTE, Djahid Hireche, lors d'un point de presse qu'il a animé à l'école primaire Aïssat-Idir, siège actuel du syndicat. Le recours à la grève, dit-il, est une décision prise suite à la réunion extraordinaire du conseil national du syndicat. «C'est la base qui exige la grève puisque aucune mesure concrète n'est venue apaiser les esprits depuis le fameux débrayage de 21 jours.» La révision du statut particulier, le régime indemnitaire et la création d'une caisse spéciale pour les retraites de l'éducation sont parmi les principales revendications dudit syndicat. Des dossiers que la tutelle ne semble pas pressée de résoudre, laisse-t-on entendre. C'est là la pomme de discorde. Le 20 janvier, le SNTE transmet un préavis de grève au ministère de l'Education, celui-ci réagit immédiatement et se réunit le 25 janvier avec les responsables du syndicat. Une démarche qui n'a, semble-t-il, pas abouti. «Le ministre nous a dit que les commissions mixtes regroupant des représentants de la Fonction publique et du ministère des Finances ont été installées pour étudier ces questions et qu'elles y travaillent dessus. Mais dans ces négociations capitales, le ministère de l'Education tient un rôle de médiateur ! Qui défendra alors nos droits ?» s'interroge Djahid Hireche. L'orateur déplore l'attitude de la tutelle qui n'encourage pas le dialogue. «Alors qu'il doit prendre en charge nos problèmes, le ministre nous a menacés. Il a dit que si nous décidons de maintenir la protestation, il va recourir à la justice et s'en prendre aux militants individuellement. C'est grave ! Cela porte atteinte, également, à notre système judiciaire », soutient M. Djahid Hireche. Le syndicat rappelle que cette grève de quatre jours sera mensuellement reconduite. «Puisque la tutelle se dit impuissante et se contente du rôle de médiateur, on s'adressera désormais aux autorités compétentes qui ont le pouvoir de résoudre nos problèmes», conclut le conférencier.