Dans un communiqué rendu public, le conseil des lycées d'Algérie (CLA) appelle l'ensemble des délégués syndicaux à un sit-in national aujourd'hui, à 10 h, devant le siège du ministère du travail et ce, «pour exiger le respect des conventions internationales concernant le droit syndical et le droit de grève, ainsi que la revendication d'une retraite après 25 ans de service et l'élimination de l'emploi contractuel et précaire». Le syndicat susmentionné précise que 124 ans ont passé depuis un certain 1er mai 1886, qui a permis au monde du travail de prendre conscience que sa force de travail est le seul moyen de création de richesses, «alors qu'on assiste aujourd'hui à travers le monde en général et en Algérie en particulier au fait que ces acquis sont en train d'être remis en cause par ceux qui détiennent le pouvoir de décision. La précarisation de l'emploi est revenue en force, le chômage subit une courbe ascendante», soutient le CLA dans son communiqué, ajoutant que «dans certains secteurs, la main-d'œuvre est corvéable à merci comme au XIXe siècle… l'âge de départ à la retraite se voit allongé et le système de la retraite par répartition est en danger». Le CLA relève également que le pouvoir d'achat subit une courbe descendante avec «une tendance au gel des salaires». Le nouveau code du travail, une «échéance cruciale» Le CLA signifie à tous les représentants syndicaux qu'il faut «maintenir la mobilisation pour faire face à l'offensive des pouvoirs publics», indiquant que la célébration du 1er Mai cette année se tient à la veille d'une «échéance cruciale pour le monde du travail dans notre pays» qui se matérialise par «la détermination des pouvoirs publics à modifier le code du travail sans consultation des forces en lutte, tout en comptant ratifier la remise en cause de notre droit à une retraite décente, de notre droit à l'organisation, notre droit au travail et notre droit de grève». Pour sa part, le syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), à travers un communiqué qu'il a rendu public, proteste «contre la marginalisation du centre de décision à laquelle font face les syndicats autonomes et la base travailleuse» puisque, selon lui, «le gouvernement décrète en solo dans les décisions concernant la vie professionnelle… des décisions qui ont toujours été desepérantes pour les travailleurs, comme cela a été le cas pour le code de la fonction publique, la grille des salaires et les statuts particuliers…» Le Snapap précise que «le nouveau code du travail qui est en train de se préparer loin des forces du travail ne sera là que pour priver les travailleurs de ce qui leur reste comme droits, à savoir le droit à la grève, les libertés syndicales et le système de retraite». Ainsi appelle-t-il les représentants de tous les syndicats qui lui sont affiliés à un sit-in ce matin devant le ministère du travail, afin d'exiger, surtout des responsables du ministère du travail «de dévoiler le projet de loi du nouveau code du travail, ainsi que la réintégration dans leurs postes de tous les travailleurs révoqués pour cause de leurs activités syndicales».