Réaction Les organisations syndicales, regroupées autour du Comité national des libertés syndicales (Cnls), ont décidé de riposter concrètement à ce qu?elles qualifient «d?attaques» du gouvernement et de l?Administration aux droits syndicaux. Le gros de la démarche préconisée, dont le comité a fait état lors d?une conférence de presse au siège du Snommar, syndicat de la marine marchande, consiste en un rapport ou mémorandum rendu public et destiné aux plus hautes autorités du pays. Ce texte de 17 pages contient pour l?essentiel deux principaux volets : les atteintes aux droits syndicaux recensées en 5 points et un ensemble de recommandations. A cette occasion également, les animateurs du comité ont annoncé la tenue d?états généraux de l?organisation le 1er mai prochain après que l?un d?entre eux, le responsable du Conseil des lycées d?Alger, (CLA), Redouane Osmane, eut proposé d?aller carrément vers «une autre Centrale syndicale». Autre action envisagée par le Cnls : une pétition nationale et internationale. Les atteintes aux droits syndicaux contenues dans le 1er rapport du comité sont relatives, notamment, au droit de création d?organisations syndicales, à la participation aux négociations, à l?exercice du droit syndical, aux atteintes au droit de grève et autres persécutions des syndicalistes pour leurs activités? Au nombre des recommandations, le rapport préconise le respect des droits syndicaux de «tous les travailleurs» en matière de grève, de libre choix de la ligne syndicale, de respect de l?immunité syndicale et de neutralité exigée de l?Administration. L?opportunité de cette rencontre a été saisie pour rappeler, à titre de justification de cette montée au créneau, les nombreux démêlés de ces structures autonomes avec les tutelles respectives entre départements ministériels et directions d?entreprises. Les animateurs de la conférence de presse en ont cité les principaux, dont le refus d?agréer le Cnapest de M. Mériane, mais aussi le Syndicat national des travailleurs algériens, (Snata) les «tentatives de déstabilisation» du Snapap, la réaction musclée des autorités contre les deux grèves des médecins spécialistes, Snpssp, qualifiées de «crime» en 2001 et de «terrorisme social» en 2004 par le ministre de la Santé de l?époque, et la partialité dénoncée du ministère du Travail dans le conflit opposant le Snommar à la direction de l?Enmtv. Tahar Besbes, avocat-conseiller du Cnls, en a appelé, lui, au président de la République, «en sa qualité de garant de la Constitution», a-t-il argumenté. «Même s?il a pris parti pour l?Ugta, il doit impérativement intervenir en sa qualité de chef de l?Etat garant du respect de la Constitution», a-t-il dit.